Guinée-Bissau: Cipriano Cassama démissionne, le pays plonge dans l’incertitude
Investi président par intérim vendredi soir de la Guinée-Bissau, le président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, a annoncé ce dimanche 1er mars sa démission.
« Compte tenu des menaces de mort à ma personne, à mes gardes du corps, je ne suis pas en sécurité. J’ai décidé de prendre cette décision pour éviter la confrontation entre les forces de l’autre côté et les forces qui me gardent et aussi pour éviter une guerre, je ne sais si je peux l’appeler civile, un bain de sang. »
Ce sont les mots de Cipriano Cassama, président du Parlement qui a été investi, vendredi soir, à l’Assemblée, par 52 députés, essentiellement du PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), en tant que président par intérim de la Guinée-Bissau.
Pour rappel, le pays est en proie à une crise post-électorale en raison du contentieux qui n’est toujours pas tranché entre les deux finalistes de la présidentielle, Umaro Sissoco Embalo et son rival, Domingos Simoes Pereira qui conteste les résultats sortis des urnes le 29 décembre dernier.
Un pays, deux présidents
Après une présidentielle qui s’était déroulée dans le calme, Umaro Sissoco Embalo s’est installé au palais présidentiel. Dans la foulée, il a annoncé le limogeage du premier ministre Aristide Gomes, et nommé son allié Nuno Gomes Nabiam, avec le soutien affiché des forces armées qui ont pris, le vendredi 28 février, le contrôle des principales institutions.
En réaction, les députés PAIGC ont déclaré la « vacance du pouvoir », et investi le président de l’Assemblée Cipriano Cassama comme président par intérim, comme le prévoit la Constitution. Le pays s’est donc retrouvé avec deux présidents et deux Premiers ministres. Jusqu’à ce que Cipriano Cassama jette l’éponge, craignant pour sa sécurité.
La Guinée-Bissau se retrouve donc à nouveau dans une impasse, et chaque camp se dit « légitime ». La communauté internationale reste très discrète. Le gouvernement qui devait être formé par Nuno Gomes Nabiam n’a pas été annoncé. Ce lundi matin, les ministères devraient rester vides.
