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Baisse des cours du pétrole: quel impact pour l’Afrique ?

Les effets de l’épidémie du Coronavirus se sont répercutés sur l’économie mondiale, particulièrement sur le secteur du pétrole dont l’Afrique est l’un des principaux producteurs. Et pour cause, les chaînes de production sont désorganisées, les avions cargo cloués au sol, des centaines de salons et manifestations sont annulés.

 

Le baril de Brent se négociait ce matin à 33 dollars et devrait baisser encore si l’Arabie Saoudite met à exécution sa menace d’augmenter sa production à 10 millions de barils par jour et de baisser les prix de vente à partir d’avril.

Ce dimanche 8 mars, les marchés en Arabie saoudite et dans les autres pays du Golfe ont atteint leur plus bas niveau depuis plusieurs années à leur réouverture, après l’absence d’accord entre l’OPEP et la Russie sur des coupes de production de pétrole.

Déjà affectés par l’épidémie du nouveau coronavirus, la Bourse saoudienne a plongé de 7,7 % en raison de la dégringolade de l’action du géant pétrolier Saudi Aramco dont le cours est tombé en dessous de prix d’introduction en Bourse, qui était de 32 riyals (8,5 dollars), pour atteindre 31,15 riyals. Les marchés ont dévissé à Dubaï de 8,5 % ainsi qu’au Koweït et à Abou Dhabi, en chute de plus de 7 %.

Ce matin en Europe, la bourse de Londres s’est écroulée de plus de 8 %. À Milan, l’indice a flanché de 8 %, alors que les Bourses de Paris et Francfort ont dévissé de plus de 7 %. Cette baisse impacte directement la demande en pétrole des pays africains qui est revue vers le bas.

 

Le spectre de la crise

 

Le ralentissement de l’économie chinoise entraîne forcément une baisse des achats de pétrole brut et des matières premières des pays africains, c’est-à-dire une baisse des cours.

Interrogé par RFI, l’avis du spécialiste du pétrole africain, Jean-Pierre Favennec, est sans appel : « Il va y avoir pour les pays producteurs de pétrole, en particulier les Africains, une perte de recettes pendant quelques semaines ou quelques mois, donc il est certain que pour quelque temps, la situation va être très compliquée dans ces pays-là. Certains ont des réserves de devises qui pourraient leur permettre de tenir, d’autres sont dans des situations plus difficiles. Ça va être difficile, mais je ne pense pas que ce soit une catastrophe pendant très longtemps ».

C’est le cas en Algérie qui a élaboré sa loi de finances 2020 sur un baril à 50 dollars et un prix de marché à 60 dollars. L’Algérie, dont l’économie dépend à 95 % des rentes des hydrocarbures, verra ses ambitions de relance économique revues à la baisse.

La situation ne laisse pas beaucoup de marges de manœuvre au gouvernement. De ce fait, dans la nouvelle loi de finances complémentaire prévue l’été prochain, le gouvernement devrait sûrement corriger le tir.

Le Nigeria dont les cours du pétrole ont déjà perdu 15 % ces dernières semaines, redoute les effets sur ses finances publiques, alors que la Libye voit sa crise politique accentuée par la presque mise à l’arrêt de la sa production.

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