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Décryptage. Comment le coronavirus va fragiliser encore plus les économies africaines

Dépendant principalement de la vente des matières premières, des hydrocarbures ou encore du tourisme, la crise due à l’épidémie du coronavirus va peser lourdement sur les économies des pays africains qui devront revoir à la baisse leurs prévisions de croissance. L’issue de la crise dépendra de la relance en Chine et de la poursuite de la demande aux États-Unis. Les détails.

 

La contraction de l’économie mondiale en raison de la pandémie causée par le Covid19, a fait fondre comme neige les cahiers de commandes des matières premières et du pétrole africain. Trois pays sont aux premières loges pour subir la chute brutale des prix de l’or noir dont le baril se négocie depuis le crash du 9 mars à moins de 30 dollars.

Le Nigéria, l’Angola et l’Algérie dépendent des exportations de pétrole et de gaz qui leur rapportent près de 70 % des recettes. Principale source des réserves de changes, la baisse de la demande en pétrole obligera ces pays à revoir leurs lois de finances pour corriger le tir et puiser dans d’autres budgets sectoriels pour éviter la rupture.

 

 

L’Angola, deuxième pays producteur d’or noir sur le continent, après le Nigéria, connaît une situation économique fragile, car très dépendant de la manne pétrolière. Les exportations d’hydrocarbures représentent un peu plus de 70 % des recettes de ce pays qui, comme le Nigéria, a connu une récession, à la suite de la même chute des prix du baril de pétrole en 2015.

En Algérie, le gouvernement s’est réuni, le 10 mars, en urgence pour faire adopter une loi de finances rectificative du projet de budget 2020, table dorénavant sur un cours moyen de 50 dollars le baril et un déficit de 7 % du Produit Intérieur Brut (PIB).

 

Le tourisme fortement impacté

 

Alors que plusieurs pays du continent tablaient sur une augmentation du nombre de touristes en 2020 ou au mois sur une bonne reprise, comme c’est le cas pour la Tunisie.

L’Éthiopie et le Kenya, devenus des destinations très cotées depuis une décennie, vont subir de plein fouet la crise accentuée par une la débâcle du secteur aérien qui a touché en particulier Ethiopian Airlines, le géant du transport aérien sur le continent.

En 2020, 15 millions de touristes étaient attendus en Égypte, qui comptait enfin renouer avec les chiffres enregistrés avant la révolution de 2011. Là encore, le pays sera privé de 11 milliards de dollars de recettes que rapporte ce secteur pour les caisses de l’Etat égyptien, sans oublier des dizaines de milliers de familles qui en vivent.

 

 

Au Maroc, la morosité domine les spéculations. « Le secteur du tourisme [qui représente 500 000 emplois et 8 500 entreprises] va perdre plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici à la fin de l’année, si nous ne nous reprenons pas d’ici là. Le secteur de l’hôtellerie perdra à lui seul 15 milliards de dirhams », prévient Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme.

Une baisse de régime qui aura des répercussions sur d’autres secteurs comme la restauration ou le transport, et la compagnie nationale, la Royal Air Maroc, qui a décidé de clouer au sol la plupart de ses appareils, a annoncé dès le 13 mars des mesures d’austérité.

 

Matières premières, la chute des prix persiste

 

La Côte d’Ivoire et le Ghana représentent à eux deux plus de la moitié du marché du cacao mondial. Alors que les récoltes sont terminées dans ces pays, la tonne de cacao maintient un prix raisonnable face à une demande de plus en plus en baisse. Ce qui n’augure rien de bon pour les pays de l’Afrique de l’Ouest qui dépendent économiquement de cette richesse.

En temps de crise, l’or est la valeur refuge contre la chute ou la volatilité des actions ou du pétrole. Or, son prix a connu une baisse qui se répercutera sur les pays producteurs comme l’Afrique du Sud, le Ghana, le Mali, le Burkina Faso ou encore le Mali.

 

 

Le prix du palladium et du rhodium utilisé dans la catalyse automobile s’est également effondré pour atteindre un plancher qui rappelle la crise de 2008. Pour l’ensemble des pays africains, la lueur d’espoir est attendue du côté de la Chine, premier importateur mondial de matières premières, mais à condition que les États-Unis, deuxième plus grand consommateur mondial de nombreux métaux, ne plonge pas dans la récession.

Enfin, si le coronavirus continue à se propager dans le continent pour atteindre le stade de pandémie, les Etat seront dans l’obligation de dépenser plus en matière sanitaire, soutenir leurs entreprises pour préserver l’emploi, avec pour conséquence plus d’endettement ou au bas mot une baisse notable de croissance.

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