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Covid-19 : les transferts d’argent de la diaspora africaine menacés

Les transferts envoyés par les migrants à leurs proches restés au pays représentaient, en 2019, un volume global de près de 550 milliards de dollars à l’échelle de l’ensemble du monde en développement. Cette année, ce volume va baisser gravement en raison des conséquences  de la pandémie du Covid-19.

 

Pour les pays à revenu faible ou intermédiaire, ils constituent souvent une source de devises importante. Dans le cas du Sénégal, par exemple, qui compte officiellement entre 500 000 et 600 000 ressortissants vivant à l’étranger, l’argent de la diaspora représentait, en 2018, 9,1 % du PIB, soit deux fois le montant de l’aide publique au développement reçu par le pays pour cette même année.

Selon une étude sur le Mali parue dans Le Revue Economique, près de 20 % des dépenses réalisées par les familles comptant au moins un membre à l’étranger étaient financées grâce à l’argent de la migration.

Cependant, ce filet de sécurité pour nombre de familles africaines s’est effrité puisque les migrants résidant dans des pays particulièrement touchés par la pandémie et dans lesquels des mesures de confinement et de fermeture des commerces non essentiels ont été déployées, vont revoir leurs transferts à la baisse.

Et pour cause, les données de l’OCDE montrent que la majorité des originaires des pays d’Afrique subsaharienne occupent, dans cette zone, des emplois non ou peu qualifiés, dans des secteurs (les services à la personne, la restauration, le nettoyage, le tourisme, la construction, etc.) qui sont aujourd’hui à l’arrêt, rapporte le portail Le Point Afrique.

Ces migrants ont des niveaux de rémunération déjà faibles en temps « normal », une proportion non négligeable d’entre eux pourrait donc basculer dans la pauvreté et se retrouver dans l’incapacité financière d’aider leurs proches restés au pays.

un remake de 2009?

Pour ne rien arranger, le confinement et la fermeture de la plupart des banques commerciales et des services de transferts d’argent comme Western Union, MoneyGram ou Ria empêchent les travailleurs migrants de se déplacer et d’accéder à ces modes d’envois de fonds.

Pour avoir un ordre d’idée de l’ampleur de ce manque à gagner, l’économiste David Khoudour-Castéras a démontré que la crise financière de 2009 avait déjà révélé la très forte vulnérabilité des travailleurs migrants. D’abord, en raison de la très forte sensibilité aux fluctuations de l’économie des secteurs employant une proportion élevée d’immigrés (la construction, les services domestiques, la restauration, le tourisme), et la jeunesse et le faible niveau de qualification moyen de cette catégorie de travailleurs, d’autre part.

En conséquence, le volume global des transferts avait connu en 2009 une baisse contraction en Afrique.

 

Evolution des transferts de fonds des migrants, aide publique au développement et investissements direct étrangers vers l’Afrique (en millards de $)

 

 

 

(source Le Point Afrique)

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