Le patron de l’OMC démissionne en pleine crise économique mondiale
Le chef de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Brésilien Roberto Azevedo, a annoncé jeudi qu’il quitterait ses fonctions le 30 août, un an avant la fin de son second mandat, assurant ne pas nourrir d’ambitions politiques.
« Il s’agit d’une décision personnelle – une décision familiale – et je suis convaincu que cette décision sert au mieux les intérêts de cette organisation », a-t-il déclaré lors d’une réunion virtuelle de tous les membres de l’OMC.
Ce départ prématuré du Brésilien intervient au moment où l’économie mondiale enregistre son plus violent coup de frein depuis la Grande Dépression des années 1930. Le commerce international est frappé de plein fouet par la pandémie de nouveau coronavirus qui a fait s’effondrer la production et les échanges.
L’OMC traverse quant à elle depuis des mois une crise profonde, le tribunal réglant les litiges commerciaux entre ses membres ne pouvant plus compter sur son organe d’appel, bête noire de Washington.
Announced to @WTO members my intention to step down as Director-General at the end of August 2020, cutting short my second term in office by exactly one year https://t.co/Mo07phtxRE 1/3
— Roberto Azevêdo (@WTODGAZEVEDO) May 15, 2020
Cette démission « tombe à un bien mauvais moment pour l’institution », estime ainsi Sébastien Jean, directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).
Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, l’organisation internationale et son patron assistent par ailleurs, impuissants, aux hostilités commerciales entre les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne.
Les Etats-Unis pressent d’ailleurs l’OMC de réviser le statut de la Chine, qui selon Washington usurpe son statut de pays en développement pour en tirer un avantage économique.
Reste à savoir qui pourrait reprendre la tête de l’OMC. A Genève, les regards se tournent vers l’Afrique, selon plusieurs sources diplomatiques.