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Appel à l’OMC pour sauver le coton africain

Des pays africains producteurs de coton ont dénoncé dimanche les « distorsions » causées aux échanges commerciaux de coton par les grands pays industriels, appelant l’OMC à trouver une solution lors de la réunion ministérielle qui s’ouvre lundi à Abou Dhabi.

La 13e Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce se tient la semaine prochaine dans la capitale des Emirats arabes unis, mais le dossier agricole, dont fait partie le coton, a peu de chance d’avancer tant les divergences sont fortes.

« Depuis vingt ans, les distorsions causées aux échanges commerciaux de coton n’ont cessé de compromettre la vie de millions de producteurs de coton en Afrique en général », a déclaré le ministre de l’Industrie et du Commerce du Tchad, Ahmat Abdelkerim Ahmat, s’exprimant lors d’une conférence de presse à Abou Dhabi au nom des pays du C4, qui regroupe quatre pays à faible revenu d’Afrique de l’Ouest gros exportateurs de coton (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad).

Samedi, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, et le patron de la Fifa, Gianni Infantino, ont annoncé le renforcement du partenariat de ces deux organisations afin d’aider les pays africains à participer aux chaînes de valeur du coton.

Le C4 et la Côte d’Ivoire ont soumis à l’OMC un projet de Décision ministérielle sur le coton en vue de la conférence.

Mais, a indiqué le ministre tchadien, « le C4 constate avec regret que ce projet de décision qui met en évidence des modalités réalistes, pour plafonner et éliminer progressivement toutes formes de soutien ayant des effets de distorsion des échanges (…) n’a pas été pris en compte ».

Pourtant, a-t-il relevé, l’agriculture, en particulier le coton, « constitue un secteur stratégique non seulement pour la création d’emplois, mais aussi pour la sécurité alimentaire », avant d’ajouter que « si l’on développe cette filière du coton » en Afrique, « cela contribuera énormément à la paix ».

Présent à ses côtés, le ministre de l’Industrie et du Commerce du Mali, Moussa Alassane Diallo, a renchéri : « La problématique ne se pose pas sur le plan strictement commercial, mais ce sont aussi des questions de paix, de survie ».

« La question qui est posée est une question d’équité, de justice économique », a-t-il ajouté.

Ces pays demandent la fin des subventions cotonnières pratiquées par certains grands pays industrialisés, tels que les Etats-Unis, l’Inde et la Chine, estimant que leurs effets sur les prix du coton nuisent aux pays en développement.

Ils réclament aussi des réparations pour les dommages causées à la filière, et que la question du coton soit sortie du dossier agricole dans son ensemble afin que les discussions puissent aller de l’avant.

Le secteur du coton fait vivre 20 millions de personnes dans les pays du C4, a précisé un représentant tchadien chargé des questions commerciales, Ibrahim Malloum.

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