La chanteuse Rokia Traoré s’enfuit au Mali
La chanteuse franco-malienne Rokia Traoré a rejoint le Mali en violation d’une interdiction émise par la justice française, qui devait la remettre à la Belgique dans le cadre d’une procédure liée à la garde de sa fille, a indiqué dimanche son avocat.
« C’est une mère aux abois qui a peur qu’on lui arrache son enfant, c’est pour ça qu’elle est partie au Mali, où elle habite », a expliqué à l’AFP Kenneth Feliho.
« De retour au Mali. La quête de justice continue », indiquait déjà la chanteuse dans un message en anglais posté mardi sur son compte Facebook et repéré dimanche par le quotidien français Le Parisien. Dans un post daté de vendredi, elle assurait ne pas être « une terroriste ».
La cour d’appel de Paris avait approuvé la remise de Mme Traoré à la Belgique fin mars, en vertu d’un mandat d’arrêt européen dans le cadre du litige qui l’oppose au père de sa fille. En attendant cette remise, elle avait d’abord été écrouée, avant d’être libérée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la France.
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Le mandat d’arrêt qui la vise pour « enlèvement, séquestration et prise d’otage » a été émis par un juge d’instruction de Bruxelles et découle du non-respect d’un jugement rendu fin juin 2019 et exigeant la remise de sa fille de 5 ans à son père belge, dont Rokia Traoré est séparée.
La chanteuse, qui affirme dans son message avoir quitté la France par un vol privé, conteste la décision de la justice belge de confier la garde exclusive de l’enfant à son père. Selon son avocat, une décision de la justice malienne a accordé à la chanteuse la garde de sa fille.
Le mandat d’arrêt émis par la Belgique entraîne l’inscription de Rokia Traoré au fichier des personnes recherchées mais elle a quitté le pays de façon régulière depuis l’aéroport du Bourget (nord de Paris), a rapporté une source policière française.
Selon une source judiciaire, le parquet général de la cour d’appel de Paris est en attente d’éléments pouvant attester que Mme Traoré n’a pas respecté son contrôle judiciaire. Si cela est avéré, il requerra sa révocation auprès de la chambre de l’instruction, qui pourra ordonner un mandat d’arrêt contre Mme Traoré.