Burundi: le général Évariste Ndayishimiye élu président
Le président burundais sortant Pierre Nkurunziza a félicité mardi son protégé, le général Évariste Ndayishimiye, qui a remporté l’élection présidentielle du 20 mai, voyant dans sa large victoire la preuve de l’adhésion du peuple « aux projets et aux valeurs » véhiculés par le régime.
« Je félicite chaleureusement le président élu (…) Évariste Ndayishimiye pour sa large victoire qui confirme que la grande majorité des Burundais adhèrent aux projets et aux valeurs qu’il incarne. Nous sommes des témoins privilégiés de l’Histoire. Que Dieu bénisse le Burundi! », a-t-il déclaré sur son compte Twitter.
Candidat du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, le général Ndayishimiye a remporté la présidentielle avec 68,72% des voix contre 24,19% à son principal opposant Agathon Rwasa, selon les chiffres officiels annoncés lundi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Je félicite chaleureusement le Président Élu Gén. Major Evariste Ndayishimiye pour sa large victoire qui confirme que la grande majorité de burundais adhèrent aux projets et aux valeurs qu’il incarne. Nous sommes des témoins privilégiés de l’Histoire. Que Dieu bénisse le Burundi!
— Pierre Nkurunziza (@pnkurunziza) May 26, 2020
Le parti de M. Rwasa, le Conseil national pour la liberté (CNL), a immédiatement dénoncé une « mascarade électorale », un « scrutin non crédible » et confirmé son intention de saisir très rapidement la Cour constitutionnelle, même s’il estime celle-ci acquise au pouvoir.
Si le recours de l’opposition est rejeté, le général Ndayishimiye, 52 ans, succèdera au président Nkurunziza. Au pouvoir depuis 2005, celui-ci avait décidé de ne pas se représenter pour un quatrième mandat et l’avait adoubé comme son « héritier ».
Le successeur de M. Nkurunziza doit être investi en août pour un mandat de sept ans renouvelable une fois, à la fin du mandat du président sortant.
En 2015, la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé avait plongé le pays dans une crise politique majeure, qui a fait au moins 1.200 morts et poussé à l’exode quelque 400.000 Burundais.
Le CNDD-FDD a aussi remporté sur la même marge (68,02%), devant le CNL (22,43%) et l’Uprona (2,44%), les élections législatives qui avaient lieu le même jour.
Malgré cette victoire complète, le parti au pouvoir a appelé ses militants à « ne pas faire de provocation » pour éviter les violences qui avaient émaillé la campagne.
Les élections, maintenues malgré l’épidémie de Covid-19, se sont globalement déroulées dans le calme et aucun incident majeur n’a été rapporté depuis, même si le CNL a dénoncé l’arrestation de nombre de ses sympathisants.