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HAJJ 2020: Les musulmans du continent africain attendent une décision de Ryad

Limiter le nombre de pèlerins ou annuler le hajj en raison de la maladie Covid-19? A quelques semaines du grand pèlerinage annuel à La Mecque, l’Arabie saoudite se trouve face à un choix délicat.

 

Prévu fin juillet, le « hajj » est l’un des plus grands rassemblements au monde. Mais alors que le temps presse, le royaume n’a toujours pas dit ses intentions.

En 2019, le pèlerinage, que tout fidèle musulman est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens, a attiré quelque 2,5 millions de fidèles.

Une telle affluence semble exclue cette année: Ryad a demandé dès fin mars aux pays musulmans –chargés de sélectionner les pèlerins candidats, payer d’avance leurs frais d’hébergement et transports, etc…– de reporter leurs préparatifs.

« Cela va se jouer à pile ou face pour maintenir le hajj ou l’annuler complètement », soupire auprès de l’AFP un responsable d’un pays d’Asie du Sud.

« La décision sera bientôt prise et annoncée », assure de son côté un responsable saoudien.

L’Indonésie, pays musulman le plus peuplé, a pris l' »amère et difficile » décision de renoncer au hajj, tout comme la Malaisie et Singapour.

Le Sénégal a dit lui suspendre « toutes les formalités pour le voyage » des pèlerins. D’autres pays –de l’Egypte au Maroc en passant par la Turquie ou le Liban– attendent toujours une décision de Ryad.

En effet, au Maroc, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufik a indiqué, lundi à Rabat, qu’il n’y a pas de nouvelles concernant le pèlerinage cette année, tant que les autorités saoudiennes n’ont pas officiellement communiqué sur la question. Lors de la séance plénière hebdomadaire à la Chambre des représentants, M. Taoufik a rappelé que le ministère avait reçu, en mars dernier, une correspondance du ministre saoudien du Hajj, qui demande d’attendre avant de conclure les contrats relatifs aux services d’hébergement, de transport et de subsistance, poursuivant que ces contrats sont généralement conclus plusieurs mois à l’avance.

 

 

Risque de contagion

 

En raison de la promiscuité entre pèlerins, le hajj peut devenir un énorme vecteur de contagion de la maladie Covid-19.

Mais toute décision pour limiter ou annuler le hajj pourrait susciter la colère de musulmans estimant que la religion doit être au-dessus des préoccupations sanitaires.

Et Ryad pourrait voir son rôle de gardien des lieux saints de l’islam remis en question alors qu’il s’agit d’une puissante source de légitimité politique, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du royaume.

Déjà, des incidents mortels –dont une bousculade ayant fait en 2015 quelque 2.300 morts– avaient suscité des critiques sur la gestion du hajj par Ryad.

« Le retard dans l’annonce de sa décision montre que (l’Arabie saoudite) pèse les conséquences politiques de l’annulation du hajj ou de la réduction de son ampleur », estime Umar Karim, chercheur au Royal United Services Institute de Londres.

Le royaume « gagne du temps », juge le responsable d’un pays d’Asie du Sud.

« Si les Saoudiens disent, à la dernière minute, être prêts pour le hajj, de nombreux pays ne seront pas en mesure d’y participer », remarque-t-il.

De nombreux vols internationaux étant suspendus, un hajj n’accueillant que les personnes habitant en Arabie saoudite est un scénario possible, ajoute-t-il.

Avec 120.000 cas –dont plus de 1.000 décès– déclarés officiellement, le pays cherche toujours à contenir le nouveau coronavirus.

Les autorités ont ainsi renforcé les mesures de confinement à Jeddah (ouest), porte d’entrée de la Mecque.

 

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