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Migrants: face à l' »urgence », l’Ocean Viking retourne en Méditerranée

Après trois mois d’arrêt lié à la crise sanitaire, le navire Ocean Viking s’apprête à reprendre samedi ses sauvetages de migrants en Méditerranée, poussé par « l’ampleur des besoins humanitaires », à l’heure où l’Europe « remonte le rideau » de l’accueil.

Durant un mois, entre début mai et début juin, plus aucun bateau d’ONG ne patrouillait au large de la Libye, faisant craindre aux organisations internationales que la Méditerranée centrale, route migratoire maritime la plus meurtrière du monde selon les Nations unies, ne devienne un angle mort avec des naufrages « invisibles ».

Les deux seuls bateaux qui bravaient le coronavirus et la fermeture des frontières avaient alors été saisis par les garde-côtes italiens, tandis que Malte a attendu plusieurs semaines avant d’autoriser quelque 400 naufragés à débarquer sur son île.

 

Depuis le 8 juin, deux autres navires ont repris leurs activités, d’abord le Sea Watch 3, d’une ONG allemande, puis le Mare Jonio, d’une ONG italienne.

Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les départs de Libye et de Tunisie ont augmenté de 151% entre début janvier et fin mai, comparé à la même époque l’an dernier: 10.936 personnes contre 4.351.

En avril, les départs de Libye ont même augmenté de 341%, tandis que le mois de mai a vu une explosion des départs de 751% depuis la Tunisie (1.378, contre 162 en mai 2019).

Seules 7.000 personnes environ ont atteint les côtes européennes. Que sont devenues les autres ? Rattrapées par les garde-côtes ? Disparues en mer ?

Le HCR recense 186 personnes qui ont péri dans cette zone depuis le 1er janvier. L’organisation internationale pour les migrations (OIM) en décompte 269.

« Vu qu’il n’y avait personne en mer à un moment, c’est difficile d’avoir des chiffres fiables, c’est potentiellement beaucoup plus », reconnaît Sara Abbas, représentante de l’OIM en France.

Un naufrage documenté, dans la nuit du 4 au 5 juin au large de la Tunisie, qui a fait au moins 55 morts juste avant la reprise des opérations humanitaires, a remis un coup de projecteur sur ces risques: « C’est ce qu’on redoutait », résume Sophie Beau. « On sait bien que quand il n’y a pas de navire, les gens risquent leur vie. »

Autre enjeu: la réouverture des ports et la répartition des migrants en Europe, point d’achoppement diplomatique entre l’Italie, Malte et leurs voisins, qui peinent à faire fonctionner le pré-accord signé à La Valette en septembre 2019, et qui a déraillé avec la pandémie.

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