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L’Afrique du Sud au bord de la banqueroute

La loi de finances rectificative, présentée mercredi au parlement sud-africain, par le ministre des Finances, Tito Mboweni, a étalé devant les députés et le peuple de cette nation arc-en-ciel l’état grave des finances du pays et la tâche titanesque qui attend le gouvernement pour éviter une banqueroute qui semble de plus inévitable.

Le constat fait par l’argentier sud-africain est sans appel. Le Produit Intérieur Brut (PIB) du pays devra se contracter de 7,2 pc en 2020, ce qui entraînera la baisse du revenu par habitant, la plus sévère depuis 1870.

Le chômage, qui a dépassé 30 pc de la population active du pays avant l’arrivée de la pandémie du Coronavirus, est bien parti pour atteindre jusqu’à 50 pc.

La dette de l’Afrique du Sud atteindra cette année 81,8 pc du PIB, contre 65,6 pc prévus en février, au moment où le déficit budgétaire consolidé atteindra durant l’exercice en cours 761,7 milliards de rands, soit 15,7 pc du PIB.

Face à cette situation, le gouvernement entend stabiliser la dette à 87,4 pc du PIB jusqu’à 2023/24, a dit Mboweni.

Lors de sa présentation, le responsable a reconnu que le pays s’engouffre dans une situation délicate qui impose le recours aux financements extérieurs notamment du Fonds Monétaire International, une possibilité à laquelle le Congrès National Africain (ANC, au pouvoir) opposait un refus catégorique pour des considérations idéologiques.

Il a souligné que l’Afrique du Sud doit recouvrer « sa crédibilité fiscale » et éviter de sombrer dans une situation qui verra la dette atteindre 140 pc du PIB d’ici 2028.

Parmi les voies que l’Afrique du Sud semble acculée à suivre pour éviter une telle situation figure la réduction des dépenses publiques. Cependant, une telle option s’avère périlleuse au regard de la situation sociale explosive dans le pays en raison de la hausse de la pauvreté et l’aggravation du chômage et des inégalités, considérées parmi les plus criantes au monde.

Les syndicats, déjà en conflit avec le gouvernement en raison de l’échec d’honorer un accord déjà conclu sur l’augmentation des salaires, ont exprimé leur rejet des mesures préconisées par le ministre des Finances.

Le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), la plus puissante centrale du pays, a noté que la nouvelle loi de finances ne rapporte rien de nouveau pour un pays en crise.

Face à cette opposition, l’argentier sud-africain a continué à mettre en garde que le pays est appelé à prendre des mesures douloureuses pour éviter de sombrer dans une véritable crise d’endettement.

« Si nous n’agissons pas rapidement, nous allons nous retrouvez en pleine crise d’endettement », indique-t-il.

Outre le recours aux financements extérieurs et la compression des dépenses publiques, le gouvernement sud-africain compte sur l’encouragement des investissements dans les infrastructures pour tirer le pays de sa crise aggravée par la pandémie du Coronavirus.

Le président Cyril Ramaphosa voit en ces investissements un levier majeur pour une croissance inclusive et génératrice d’emplois dans un contexte pour le moins compliqué.

Les analystes de la place financière de Johannesburg se montrent, quant à eux, prudents quant à la capacité du gouvernement à concrétiser les engagements pris.

« Nous avons déjà vu tant d’engagements de la part du gouvernement, alors que la concrétisation demeure absente », indique Maarten Ackerman, économiste-en-chef au cabinet Citadel, basé à Johannesburg.

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