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Les excédents laitiers européens menacent les producteurs d’Afrique de l’Ouest

L’Afrique de l’Ouest craint une grave crise si les industriels laitiers européens déversent en Afrique leurs excédents de poudre de lait constitués pendant la crise du Covid-19, alors que l’élevage au Sahel est déjà fragilisé par la persistance des violences jihadistes et le réchauffement climatique.

Comme toutes les ONG qui défendent les éleveurs sahéliens, l’organisation paysanne ouest-africaine APESS se déclare « inquiète » des décisions de Bruxelles de « subventionner » le stockage de poudre de lait des industriels laitiers européens.

 

On rappelle que pays du Sahel sont de très grands consommateurs de lait, mais aussi producteurs grâce à leurs troupeaux extensifs et transhumants. Le Mali, le Niger et la Mauritanie produisent ainsi 76% du lait local d’Afrique de l’Ouest.

« Nous craignons que ce lait soit déstocké en Afrique de l’Ouest » à des prix de dumping sous forme de poudres de lait écrémé ré-engraissées, a indiqué Hindatou Amadou, porte-parole de l’APESS et coordinatrice de la campagne ouest-africaine « mon lait est local », lors d’une récente table ronde sur le sujet.

Début mai, une douzaine d’associations paysannes et de solidarité, dont Oxfam ou CCFD Terre solidaire, avaient déjà alerté sur un risque de « crise grave », alors que l’Afrique de l’Ouest voudrait miser notamment sur le secteur de l’élevage pour soutenir l’emploi, lutter contre la sous-alimentation, contenir l’émigration et in fine lutter contre les violences.

Sous couvert d’aider des pays en développement à nourrir leur population à des prix accessibles, les industriels laitiers européens participent donc à ce vaste commerce qui « déstabilise » fortement « les éleveurs locaux », confirme cette source.

Pour contrer cette déferlante du lait européen, les ONG demandent soit un relèvement des droits de douane, actuellement à 5%, soit une politique « du robinet », qui permettrait d’arrêter les importations au moment où le lait local est disponible, notamment dans les micro-laiteries du Sahel qui dépendent de troupeaux non sédentaires, très fragiles.

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