Côte d’Ivoire. Elections: Ouattara indécis, Bédié passe haute les mains, Gbagbo en embuscade
Figures emblématiques de l’arène politique ivoirienne, ils ont été plébiscités par leurs bases pour défendre les couleurs des trois acteurs majeurs de la politique de ce pays lors des présidentielles d’octobre prochain.
Alassane Ouattara, qui termine à 76 ans son deuxième mandat, avait déclaré vouloir « laisser la place aux jeunes » lors du prochain scrutin présidentiel du 31 octobre. Mais la mort inattendue de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly à 61 ans d’un infarctus, le 8 juillet, a bouleversé ce scénario qui apparaissait bien huilé.
A peine les funérailles du Premier ministre achevées, deux dirigeants du RHDP ont pris position publiquement en faveur d’une candidature d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat. Le chef de l’Etat ivoirien a lui-même fait, mi-juillet, une « confidence » au journal Jeune Afrique, indiquant devoir se présenter « pour préserver la stabilité du pays ».
Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a plébiscité son leader, l’ancien président Henri Konan Bédié, renversé par un coup d’Etat en 1999. A 86 ans, il a été désigné ce dimanche 26 juillet 2020, candidat de son parti à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 avec plus de 90% de voix lors de la convention locale de Bouaké.
Sur 221 votants, il a obtenu 219 voix, soit un taux de 90,09%. « Ce plébiscite est la preuve que la base soutient la candidature du président Henri Konan Bédié pour la prochaine élection présidentielle. En ma qualité de délégué PDCI-RDA de Gbêkê 1, je ne peux que m’en réjouir », a déclaré le délégué N’guessan Lambert.
Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, a appelé mercredi 22 juillet celui-ci à se porter candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020. On ne sait pas dans l’immédiat si Laurent Gbagbo, acquitté l’an dernier par la Cour pénale internationale (CPI) à l’issue de son procès pour crimes contre l’humanité et qui réside en Belgique, va suivre la recommandation du FPI et retourner en Côte d’Ivoire. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda a par ailleurs fait appel de la décision d’acquittement.
Le scrutin du 31 octobre est perçu comme un test pour la stabilité de la Côte d’Ivoire où le climat politique se tend de plus en plus à l’approche de l’échéance électorale. Et ce, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts.