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Algérie: L’ex-correspondant de France 24 arrêté

Un journaliste algérien, correspondant de France 24 jusqu’à peu, a été arrêté et placé en détention, a annoncé la chaîne d’informations, une arrestation qui a suscité l’inquiétude de RSF quant à une « répression accrue de la liberté de la presse en Algérie ».

 

« Nous avons appris l’arrestation du journaliste Moncef Aït Kaci en Algérie, correspondant de France 24 jusqu’à encore récemment », a expliqué mardi soir France 24 dans son journal télévisé.

« Son avocat n’a pas précisé les raisons de son interpellation, mais a simplement dit que les accusations qui pèsent sur lui sont graves », a précisé la chaîne.

Le journaliste algérien a été présenté devant le procureur du tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, en compagnie d’un caméraman, Ramdane Rahmouni, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien aux prisonniers d’opinion. Ils ont été placés en détention provisoire.

Mercredi, dans une note interne obtenue par l’AFP, la direction de France Médias Monde (groupe qui chapeaute RFI et France 24) a dit travailler « sans relâche (…) afin d’obtenir (leur) libération ».

« Nous tenons, bien évidemment, à apporter tout notre soutien à nos confrères injustement arrêtés », est-il encore écrit.

La note signale que Ramdane Rahmouni avait contribué à « l’entretien avec le président algérien (Abdelmadjid Tebboune) le 4 juillet dernier ».

Les faits reprochés au journaliste Moncef Aït Kaci n’ont pas été détaillés, mais, selon sa défense, il s’agirait d’un problème d’accréditation.

Il est obligatoire d’être accrédité auprès des autorités pour travailler en tant que correspondant de médias étrangers en Algérie. Aucune accréditation pour l’année 2020 n’avait été délivrée jusqu’à ce début de semaine pour les correspondants locaux de médias français, y compris l’AFP.

Mardi, une « cérémonie de remise des accréditations » s’est toutefois déroulée à Alger en présence du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, ont rapporté mercredi des médias publics, évoquant « une cinquantaine de représentants de médias étrangers ».

Une partie de ces correspondants restaient néanmoins toujours dans l’attente de leur accréditation mercredi.

La détention de Moncef Aït Kaci et de Ramdane Rahmouni a suscité dès mardi soir un grand émoi parmi leurs confrères et déclenché une vague de protestation sur les réseaux sociaux.

« Le 1er juillet 2020, mes employeurs (France 24) ont décidé de mettre fin à leur collaboration avec moi en tant que correspondant, car je ne travaillais plus sur le terrain, car justement j’ai respecté les instructions », avait écrit avant son interpellation M. Aït Kaci dans une lettre publiée sur le site d’information en ligne Casbah Tribune.

« RSF est profondément inquiète de la répression accrue de la liberté de la presse en Algérie: les autorités s’enfoncent dans la spirale infernale de la répression, où de nouvelles mesures arbitraires servent à masquer les précédentes », a réagi Reporters sans Frontières (RSF) dans un tweet.

Ces arrestations interviennent « après celles de Khaled Drareni, notre correspondant et celui de TV5, incarcéré depuis quatre mois et dont nous réclamons la libération », a relevé RSF.

Devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, Khaled Drareni, directeur du site Casbah Tribune, en détention depuis la fin mars, doit être jugé lundi prochain.

Il est accusé « d’incitation à un attroupement non armé et d’atteinte à l’intégrité du territoire national » après avoir couvert début mars à Alger une manifestation du « Hirak », le mouvement populaire antirégime qui a secoué l’Algérie pendant plus d’un an jusqu’à sa suspension en raison de l’épidémie de Covid-19.

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