Le Mozambique nie avoir eu connaissance de l’arrivée du navire chargé d’ammonium nitrate qui a sauté à Beyrouth
Les autorités portuaires du Mozambique ont officiellement nié jeudi avoir eu connaissance du navire et de sa cargaison de nitrate d’ammonium qui a explosé à Beyrouth, dont des sources libanaises assurent qu’il était en route pour le Mozambique mais avait interrompu son voyage au Liban.
Une source de sécurité libanaise a assuré qu’en 2013, le Rhosus, battant pavillon moldave et venant de Géorgie, a fait escale à Beyrouth alors qu’il était en route pour le port mozambicain de Beira.
Il transportait 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium, qui peut entrer dans la composition de certains explosifs à usage civil, mais également être utilisé comme engrais.
« Les autorités portuaires de Beira n’étaient pas informés de l’arrivée du Rhosus » a indiqué le port de Beira dans un communiqué.
L’arrivée d’un navire dans ce port est annoncée de 7 à 15 jours à l’avance », a-t-il ajouté.
Mais un haut responsable du port, qui a demandé à rester anonyme, a indiqué que « bien que la destination du navire était Beira, la destination finale de la cargaison n’était pas le Mozambique mais le Zimbabwe ou la Zambie parce que l’ammonium nitrate sert à fabriquer des explosifs pour l’industrie minière ».
« Et apparemment ce type d’ammonium nitrate n’était pas celui utilisé dans l’agriculture (comme engrais) mais dans l’industrie minière », a-t-il poursuivi.
Selon le site Marine Traffic, le navire est arrivé le 20 novembre 2013 dans le port de Beyrouth et n’est jamais reparti. Il avait rencontré des problèmes techniques.
D’après des sources sécuritaires libanaises, alors que le Rhosus était en transit à Beyrouth, une firme libanaise aurait porté plainte contre la compagnie à laquelle le bateau appartenait, poussant la justice locale à saisir l’embarcation.
La cargaison a été placée dans un hangar et le bateau, endommagé, a fini par couler. Six ans plus tard, la cargaison a explosé, faisant au moins 137 morts et 5.000 blessés.