Côte d’Ivoire: Investiture samedi du président-candidat Alassane Ouattara
Le président sortant Alassane Ouattara, qui brigue un troisième mandat controversé, sera investi samedi à Abidjan, candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire, a annoncé mardi sa formation politique.
« Alassane Ouattara, sera officiellement investi candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) en présence de 100.000 personnes au stade Félix Houphouët-Boigny », a indiqué à l’AFP Mamadou Touré, porte-parole du parti présidentiel.
« Nous restons concentrés sur les élections, avec un bilan à défendre et un projet à proposer aux Ivoiriens », a poursuivi M. Touré, qualifiant « d’échec pâtant » les dernières manifestations de rue contre la candidature de M. Ouattara.
Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans un premier temps en mars passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet d’un infarctus.
M. Ouattara a ensuite annoncé le 6 août qu’il briguerait finalement un troisième mandat.
La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l’interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu’elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.
A l’appel de l’opposition et de la société civile, les manifestations liées à l’annonce de la candidature de M. Ouattara et interdites par le pouvoir, ont dégénéré en violences pendant trois jours, faisant six morts et une centaine de blessés.
L’ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, qui avait soutenu Alassane Ouattara en 2010 et 2015 et attendait que ce dernier lui rende la pareille en 2020, a déjà été désigné candidat à la présidentielle du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal mouvement d’opposition.
Deux anciens alliés du président Ouattara et ex-ministres ont également fait acte de candidature: Marcel Amon Tanoh et Albert Mabri Toikeusse.
L’opposant Pascal Affi N’Guessan, ancien proche de l’ex-président Laurent Gbagbo est également candidat.
La situation se tend de plus en plus à l’approche du scrutin du 31 octobre, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3.000 morts et vu Alassane Ouattara accéder au pouvoir.