Mali: Des représentants du Mouvement du 5-juin reçus par la junte
Le mouvement de contestation qui a mobilisé pendant des semaines contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta s’est dit mercredi disposé à « accompagner » la junte qui l’a finalement renversé, dans le processus de transition devant rendre le pouvoir aux civils.
La junte a formellement reçu pour la première fois la coalition hétéroclite qui avait mobilisé pendant des semaines pour la démission de M. Keïta.
L’entrevue, présentée comme une prise de contact d’une heure environ, s’est déroulée dans les locaux de l’état-major du camp de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, devenu le quartier général du nouveau pouvoir. Elle doit être suivie d’une autre, samedi, en présence du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, absent mercredi, selon des participants.
Le putsch pose la question du rôle qui sera imparti à cette coalition, le Mouvement du 5-juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), dans le « Mali nouveau » et la transition promis par les militaires. L’un des chefs de file du M5 a positionné celui-ci mercredi comme l’interlocuteur obligé de la junte.
#ChoguelMaiga fait un auto-plaidoyer pour se positionner à la suite de la rencontre du #M5RFP avec la junte! Selon lui les deux acteurs clés de la lutte qui a conduit au renversement de #IBK sont le #M5RFP et #CNSP ou le #CNSP et le #M5RFP! Il y met même la transitivité😂! #Mali pic.twitter.com/VUTDnfiFFq
— Ashley Leïla MAIGA (@AshleyLelaMAIGA) August 26, 2020
« Il doit être acté que les deux acteurs majeurs de la transition pour le changement tant attendu par le peuple malien » sont le M5-RFP et le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) mis sur pied par les militaires pour gouverner, a déclaré le président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Maïga, après la rencontre.
Le mouvement a salué le putsch du 18 août, estimant que les militaires avaient « parachevé » sa lutte. Des milliers de ses partisans ont acclamé les militaires à Bamako le 21 août. Ceux-ci ont promis de restituer le pouvoir aux civils dans un délai non-précisé.
Cette coalition hétéroclite, composée d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile, a mené, après les législatives contestées de mars-avril, une fronde sans précédent contre le président Keïta.