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Vidéo. Liban: Ces travailleuses africaines devenues des sans-abri

En raison de la crise économique qui frappe les Liban et la pandémie du covid-19, des milliers de travailleuses africaines ont été renvoyées sans ménagement par leurs patrons et abandonnées à leur sort. 

 

Ce sont les oubliées de la crise du Liban. Des dizaines de milliers de domestiques venues essentiellement d’Afrique se sont retrouvées sur le carreau en raison de l’effondrement de la livre libanaise et la quasi-disparition du dollar dans les échanges entre les gens.

Une crise telle que les patrons de ces milliers de travailleuses ne sont plus dans la capacité de leur assurer un salaire. Avant le début de crise, les choses n’allaient pas pour le mieux.

Et pour cause, le système de la kafala, qui les rend otages de leurs employeurs jusqu’à échéance de leur contrat, sans dépendre du Code du travail. Décrié depuis de nombreuses années par les ONG, ce procédé encourage les dérives : maltraitances physiques et morales, privations de salaire, interdictions de sortie, des pratiques s’apparentant à de l’esclavage moderne, avec des conséquences tragiques.

En mai dernier, un jeune Libanais publie une annonce sur Facebook qui avait scandalisé tout le pays : « Employée de maison originaire du Nigeria à vendre avec de nouveaux documents légaux. 30 ans, très active et très propre. Prix : 1 000 dollars. ». Son auteur, a depuis été arrêté par les autorités, rapporte le portail La Croix.

 

 

Descente aux enfers

 

On estime le nombre de ces travailleurs entre 250.000 et 300.000 dans cette situation. La plupart viennent d’Afrique (Éthiopie, Kenya, Mali, Ghana, Nigeria, Madagascar…) et d’Asie du Sud et du Sud-Est (Sri Lanka, Philippines, Indonésie, Bangladesh, Népal, Vietnam…). Frappé par la crise, le Liban est également soumis au confinement qui jette des milliers de ces travailleuses dans la rue en raison de la fermeture de plusieurs lieux de travail, et l’interdiction de l’utilisation des moyens de transport, sans oublier la crainte des patrons de la contagion.

Selon Diala Haidar, chargée de campagne d’Amnesty international au Liban, des voitures s’arrêtent et déversent devant l’ambassade d’Éthiopie à Beyrouth les employées de maison dont les familles libanaises veulent se débarrasser en raison de la crise.

 

Au final, ces migrantes deviennent des sans-abri incapables de subvenir à leurs besoins, et sans moyens pour se payer un billet retour vers leurs pays d’origine.

Il a fallu attendre le mois de juin pour que les choses bougent de manière très timide. Les autorités du pays décident de loger une trentaine d’entre elles dans un hôtel. Dans un océan de misère, cette action est jugée insignifiante.

« Les seules personnes qui aident ces femmes sont les ONG, la communauté éthiopienne de Beyrouth, qui leur apporte de la nourriture, et des Libanais émus par leur sort, qui paient des nuits d’hôtel », rapporte Diala Haidar.

Pour endiguer le laxisme, les autorités libanaises ont récemment durci le ton, menaçant de sanctions les employeurs qui ne respectent pas le contrat signé avec leurs employées, en confisquant leur passeport ou en ne leur versant pas de salaire.

Mais pour Diala Haidar, « ça n’est pas suffisant s’il n’y a pas de mécanismes d’inspection ». « Le Liban doit supprimer la kafala et intégrer les travailleurs immigrés au droit du travail », estime-t-elle.

 

(Avec médias)

 

 

 

 

 

 

 

 

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