Refoulements de migrants: Plusieurs ONG appellent le parlement grec à « une enquête urgente »
Une trentaine d’ONG dont Amnesty International et HRW appellent le parlement grec à ouvrir « une enquête urgente » sur les allégations de « refoulements illégaux » de migrants vers la Turquie, dans une lettre ouverte publiée mardi.
« L’échec constant à répondre aux graves allégations de refoulements et de violences contre des personnes en déplacement aux frontières grecques ne peut plus être toléré », a déclaré Andriana Tidona, chercheuse à Amnesty International.
« Nous appelons le Parlement à exercer ses pouvoirs dans l’intérêt de tous ceux qui ont souffert de ces actions, pour s’assurer que celles-ci ne se reproduisent pas », a-t-elle écrit.
Selon de nombreux rapports, témoignages et articles de presse, des migrants « ont été laissés à la dérive » en mer Egée, sans être secourus par les gardes-côtes grecs, des allégations que le gouvernement conservateur n’a cessé de démentir.
Au cours des dernières années, « malgré les démentis du gouvernement, de nombreux témoins et victimes ont fait état de refoulements sur terre et sur mer, mettant en danger la vie des migrants », a indiqué de son côté Eva Cossé, chercheuse de Human Rights Watch (HRW).
L’Observatoire des accords de Helsinki, également signataire, rappelle avoir déposé « une centaine de plaintes concernant des refoulements aux frontières de la Grèce, dont des cas de morts, que les procureurs grecs semblent ignorer ».
En septembre, l’ONG Oxfam et le mouvement citoyen WeMove Europe avaient déposé une plainte auprès de la Commission européenne pour lui demander d’ouvrir une procédure d’infraction contre la Grèce, qu’ils accusent de violer les droits des demandeurs d’asile.
Selon ces deux organisations, « le gouvernement grec n’a pas répondu aux allégations étayées de violations des droits, notamment la persistance de refoulements violents de demandeurs d’asile vers la Turquie et le mépris flagrant (du droit) d’asile ».
En août, la section grecque du HCR dit avoir reçu « des rapports et des témoignages selon lesquels des personnes ont été laissées à la dérive en pleine mer pendant une longue période, souvent sur des canots surchargés et difficiles à manier, en attendant d’être secourues ».
En juin, le HCR, l’Organisation internationale des Migrations (OIM) et l’Union européenne (UE) avaient déjà appelé Athènes à enquêter sur des refoulements éventuels en mer ou à la frontière terrestre gréco-turque.