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Franck Nama: « La pandémie a stimulé la solidarité entre les membres de la communauté camerounaise au Maroc »

La Cameroun people association in Morocco (CAPAM) est une association de droit marocain créé en 2016 par d’anciens lauréats des grandes écoles et dont le siège est à Rabat. Son objectif: mettre en contact les membres de la communauté camerounais au royaume, apporter aide et assistance pour les plus fragiles. Les détails avec Franck Nama, chargé de la communication au sein de la CAPAM.

 

Pouvez-vous nous parler de la communauté camerounaise résidente au Maroc ?

 

Le nombre des Camerounais résidants au Maroc se situe entre 2500 et 3000. Cette statistique ne comporte pas les compatriotes identifiés juridiquement comme résidants et exerçant une profession, sans oublier les étudiants. En effet, plusieurs générations de lauréats des écoles de commerce ou d’ingénieurs travaillent au Maroc dans des sociétés nationales ou étrangères

Cependant, plusieurs camerounais résident de manière illégales et qui ont gagné le Maroc soit par les voies terrestres de migration illégale ou n’a pas pu obtenir un titre de séjour après leur arrivée au Royaume. Le nombre est estimé à quelques milliers.

Les camerounais sont plutôt installés dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat ou Marrakech, mais plusieurs qui veulent tenter leur chance pour partir en Europe, choisissent de s’installer à proximité des zones frontalières.

 

Comment les Camerounais du Maroc composent-ils avec la pandémie du covid-19?

 

La crise continue à mettre à rude épreuve les Camerounais qui souffraient déjà de fragilités avant l’arrivée de la pandémie. Plusieurs ont perdu leur travail et se sont retrouvés sans ressources pour vivre ou se soigner. La CAPAM est intervenu pour identifier les individus les plus touchés et nous avons aidé avec les moyens dont on dispose pour panser les souffrances.

Nous avons collecté de l’argent pour offrir des denrées alimentaires aux plus fragiles, et payé de loyers pour certaines familles. La CAPAM est également intervenu pour prendre faciliter les procédures administratives et prendre en charge le rapatriement des dépouilles. La pandémie a stimulé la solidarité entre les membres de la communauté.

 

Quel regard avez-vous sur la situation des migrants subsahariens au Maroc ?

 

Cela dépend du background de chaque personne. On peut avancer que les personnes qui ont un niveau d’instruction et un diplôme ont plus de chances de trouver les conditions de possibilité pour vivre dignement au Maroc.
Les individus qui considèrent le pays avec une optique de transit vers ce qu’ils appellent le « paradis » européen, sont exposé à la précarité et à la mort dans certains cas quand le voyage en mer se passe mal.

 

L’actualité politique du Cameroun suscite-elle l’engouement de la communauté  ?

 

En ces temps troubles, la politique déchaine les passions au pays comme ici. Souvent, les réseaux sociaux s’enflamment par des débats sur des questions d’actualité qui occupe la diaspora camerounaise dont une partie partage la vision officielle de l’Etat et l’autre revendique son opposition. Ce n’est pas toujours évident de canaliser ces tiraillements, mais nous pensons que tout le monde a le droit de s’exprime.

Nous organisons souvent des évènements pour réunir les gens autour de la même table comme c’est le cas pour les fêtes ou les mariages. Il faut reconnaitre que les camerounais sont divisés en plusieurs ethnies qui parlent différentes langues. Au Maroc, les rassemblements se font d’abord entre personnes qui sont proche sur le plan ethnique et par la suite nous essayons de dépasser ces clivages.

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