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Région des Grands Lacs : Le commerce illicite de minerais se poursuit même en pleine pandémie

La situation dans la région des Grands Lacs d’Afrique au cours des derniers mois est restée « globalement stable »,, a déclaré mardi l’Envoyé spécial de l’ONU pour cette région en présentant le dernier rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région. 

 

Devant Conseil de sécurité, Huang Xia a noté quelques avancées encourageantes, dont la résolution du différend transfrontalier entre la RDC et la Zambie par des moyens pacifiques, le transfert pacifique du pouvoir au Burundi à la suite des élections générales de mai 2020 et le retour des réfugiés burundais en provenance du Rwanda et de Tanzanie.

« Au niveau sécuritaire et humanitaire, la situation demeure cependant toujours inquiétante dans l’est de la RDC », a signalé M. Xia, déplorant que les incidents transfrontaliers sporadiques et l’activisme des groupes armés opérant dans l’est de la RDC « continuent d’être la cause de souffrances humaines intolérables ».

« L’impunité dont jouissent les responsables de ces crimes traumatise les populations et affecte négativement les relations entre les pays », a ajouté l’envoyé de l’ONU, appelant à renforcer la lutte contre l’impunité, notamment à travers une mise en œuvre effective de la Déclaration de Nairobi sur la justice et la bonne gouvernance.

L’Envoyé spécial a exposé les cinq priorités qu’il a établies pour faire avancer la mise en œuvre de l’Accord-cadre, en collaboration notamment avec l’Union africaine et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

Le commerce illicite des ressources naturelles à travers la région se poursuit, malgré la pandémie de la Covid-19, a dit M. Xia.

« Même en pleine pandémie, le commerce illicite de minerais dans la région n’a, hélas, pas baissé d’intensité, principalement eu égard à la bonne tenue des prix de l’or, valeur-refuge par excellence pendant les périodes d’incertitude », a précisé l’Envoyé spécial, s’appuyant sur les résultats préliminaires d’une étude commanditée par son Bureau sur l’exploitation transparente et durable des ressources naturelles.

Xia a sollicité l’appui des membres du Conseil à l’égard de la nouvelle stratégie de l’ONU « pour la consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits dans la région des Grands Lacs », soumise lundi au Secrétaire général de l’ONU.

Ce plan sur dix ans compte « dix priorités, structurées autour de trois piliers, à savoir paix, sécurité et justice, développement durable et prospérité partagée, résilience aux anciens et nouveaux défis, et qui se sont dégagées des différentes consultations menées », a expliqué le haut fonctionnaire de l’ONU.

« Compte tenu de l’impact économique préoccupant de la Covid-19, il sera tout aussi capital d’intensifier les efforts pour une coopération économique dynamique autour des projets transfrontaliers et d’une gestion partagée des ressources naturelles », a souligné M.  Xia avant de conclure « sur une note d’espoir en faveur d’une région qui vient de loin ».

(ONU)

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