Le Drian à Bamako pour jauger le nouveau gouvernement de transition
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian est arrivé dimanche à Bamako pour établir une relation de « confiance » avec les autorités de transition après le putsch du 18 août et avancer dans la mise en œuvre des accords de paix d’Alger.
« Le but de la visite, c’est d’établir une relation de confiance avec les nouvelles autorités dans le cadre de la charte de transition qui a été validée au niveau international », a-t-il déclaré à l’AFP dans l’avion qui le conduisait à Bamako.
Les colonels à l’origine du putsch se sont engagés à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus au terme d’une période d’une durée maximale de 18 mois.
Ils ont aussi accepté des civils à la tête de la transition au sein de laquelle ils conservent toutefois un rôle prépondérant. Dans la foulée, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a levé les sanctions imposées au Mali après le putsch, conférant une reconnaissance internationale de fait à l’équipe en place.
Il s’agit de « travailler avec les autorités sur les paramètres de cette charte, qui intègre à la fois la mise en oeuvre des accords d’Alger, la lutte contre la corruption, contre l’impunité et la poursuite des combats entre les jihadistes, en particulier dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel », a souligné Jen-Yves Le Drian.
Le chef de la diplomatie française rencontrera lundi le président de transition Bah Ndaw, un colonel à la retraite,le Premier ministre Moctar Ouane, ex-ministre des Affaires étrangères, et son homologue Zeini Moulaye.
Malgré la présence des forces française Barkhane et onusienne (Minusma), les violences jihadistes continuent de sévir dans le nord et se sont étendues au centre, où elles se doublent d’affrontements intercommunautaies, ainsi qu’aux pays voisins.
La France, qui compte plus de 5.000 soldats au Sahel, a réitéré après le coup d’Etat sa détermination à poursuivre le combat antijihadiste au Mali.
L’homme fort de la junte, le colonel Assimi Goïta, désormais vice-président, a aussi promis de gagner la « guerre » contre les jihadistes et exprimé son soutien à Barkahne et la Minusma ainsi qu’à la force du G5 Sahel qui réunit cinq pays dont le Mali.
La récente libération de quatre otages, dont la Française Sophie Pétronin, en échange de 200 détenus réclamés par les jihadistes, a toutefois relancé les spéculations sur l’engagement d’un dialogue avec les groupes radicaux.