Suivez-nous sur

AccueilActualité du jour - ArticlesCovid-19: Didier Raoult explique pourquoi l’Afrique est moins touchée

Covid-19: Didier Raoult explique pourquoi l’Afrique est moins touchée

Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le professeur Didier Raoult analyse l’évolution du nouveau coronavirus en Afrique et explique les facteurs qui ont permis d’éviter une grande expansion du virus sur le continent. Le point.

Alors que les scientifiques européens et américains prédisaient le pire pour l’Afrique au début de la pandémie, les ravages attendus ne se sont pas produits; le Covid-19 a finalement été beaucoup moins meurtrier sur le continent africain qu’ailleurs. Ce dernier, qui compte plus d’un milliard d’habitants, a enregistré environ 1,7 million de cas jusqu’à présent et plus de 41 000 décès. Des chiffres bien inférieurs à ceux de l’Europe, de l’Asie ou des Etats Unis, et ce, malgré la fragilité des systèmes de santé publiques en Afrique.

« La Covid-19 n’a clairement pas fait en Afrique les ravages qu’il a faits en Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs un sourire de l’Histoire : c’est dans les pays les plus riches qu’il y’a eu le plus de morts. La cause n’est pas parfaitement claire mais c’est intéressant », dit le professeur marseillais dans l’entretien avec « Jeune Afrique ».

Comment expliquer que le continent échappe en grande partie à la pandémie ? Selon le spécialiste français des maladies infectieuses, c’est l’habitude des Africains à faire face à des maladies grippales comme le paludisme qui leur ont permis d’avoir une réponse immunitaire adéquate face au coronavirus.

 » D’abord il est possible qu’à peu prés toutes les drogues qui ont une action contre le paludisme ou qui sont très utilisées également pour traiter les fièvres inexpliquées, ont joué un rôle. La quinine, la primaquine, l’artésimine, la chloroquine… La plupart des scientifiques africains le pense », explique-t-il.

Il y a également le facteur génétique qui entre en compte. « Il est possible aussi qu’il y ait une raison génétique. Le facteur rhésus en particulier, qui est moins fréquent en Afrique, semble être un facteur prédisposant aux formes plus graves. Ensuite, le degré d’urbanisation en Afrique n’est pas celui en Europe. Or, le risque de transmission y est lié. Il est possible que la transmission interhumaine non vectorisée ait joué un rôle« , ajoute le Marseillais né à Dakar.

Interrogé sur les capacités des pays africains à faire face au coronavirus, le professeur Raoult tranche : « Il faut arrêter de pleurnicher sur l’Afrique. A Dakar, il y a un technopôle extraordinaire à côté de l’aéroport et qui a d’excellentes capacités de séquençage. Même chose à Bamako, à Kinshasa pour ne parler que des pays que je connais. Il y a plus de structures qui ressemblent à l’Ihu en Afrique qu’il y en a en France. Ne croyez pas que le continent est en retard là-dessus, pas du tout ! ».

 

Noter cet article :
Aucun commentaire

Laisser un commentaire