Entretien. Gueck Beyeth: « Entre le Covid-19 et l’hiver qui s’installe, les migrants vivent un enfer”
Dans son bureau sis au boulevard Mohammed V à Casablanca, Gueck Beyeth, président de l’association Bank de Solidarité, ne cesse les allées et venues entre la réception et les bureaux de ses collaborateurs.
Deux parents accompagnés de leur enfant attendent leur tour pour obtenir quelques médicaments. D’autres sont attendus pendant la journée. Son téléphone ne cesse de sonner. Au bout du fil, des demandeurs de prise en charge médicale, de kits alimentaires ou d’une assistance juridique…
La pandémie du Covid-19 a plongé les migrants et les réfugiés dans l’enfer de la précarité, voire la clochardisation dans certains cas. Aujourd’hui, plusieurs dizaines de personnes ont perdu leurs emplois et sont dans l’incapacité de payer leurs loyers et subvenir à leurs besoins. Même ceux qui vivent dans le pays légalement sont incapables de renouveler leur titre de séjour en raison des tracasseries administratives et des employeurs qui rechignent à les déclarer aux prés des caisses de l’Etat. Gueck Beyeth nous dresse le tableau d’une tragédie qui s’égrène dans le silence.