Mali: Décès de l’ex-président Amadou Toumani Touré
L’ancien président malien Amadou Toumani Touré, qui a dirigé le pays sahélien de 2002 à 2012 avant d’être renversé par un coup d’Etat militaire, est décédé dans la nuit de lundi à mardi en Turquie à l’âge de 72 ans, ont indiqué un proche et un médecin.
L’ancien président du Mali, Amadou Toumani Touré (ATT) est décédé ce mardi 10 novembre 2020 aux environs de 2 heures du matin à Istanbul des suites d’une crise cardiaque, rapportent les médias maliens, citant des sources proches de la famille.
Né le 4 novembre 1948 à Mopti, ATT, après une brève carrière d’instituteur, change radicalement de métier et intègre les rangs de l’armée malienne.
En mars 1991, après des manifestations populaires, il participe, à la tête des commandos parachutistes, au coup d’Etat contre Moussa Traoré. Il prend alors la présidence du Comité de transition pour le Salut du peuple et assure les fonctions de chef de l’Etat pendant la transition démocratique.
Il organise la Conférence nationale qui s’est déroulée du 29 juillet au 12 août 1991, puis des élections législatives et présidentielle en 1992. A l’issue de ces élections, il remet le pouvoir au nouveau président élu, Alpha Oumar Konaré.
Le 1er septembre 2001, il démissionne de l’armée et décide de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2002 comme candidat indépendant, soutenu toutefois par une organisation de la société civile « le Mouvement Citoyen » que ses partisans ont créé et animé.
Il est élu président de la République le 12 mai 2002 avec 64,35 % des voix au second tour contre 35,65 % pour Soumaïla Cissé. Il est réélu pour un deuxième mandat le 29 avril 2007 dès le premier tour avec 71,20% des voix contre 19,15% obtenus par son principal adversaire de l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Dans la nuit du 21 au 22 mars 2012, un peu plus de deux mois avant la fin de son mandat, ATT est renversé par un coup d’Etat. Les mutins du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat, dirigé par le capitaine Amadou Sanogo, dénoncent la gestion du conflit au nord du pays entre l’armée et la rébellion touareg.