Environnement. Maroc. Le déversement sauvage des margines menace les cours d’eau

Comme chaque année, la récolte et l’extraction de l’huile d’olive causent le rejet aléatoire des margines dans le milieu naturel, ce qui contribue à la pollution de la nappe phréatique, des cours d’eau et des barrages.  

 

Dans différentes régions du Maroc où la récolte et l’extraction de l’huile d’olive bas son plein, les agence des bassins Hydrauliques sont en état d’alerte maximale. En cause, le rejet des margines en pleine nature par des unités de trituration ou de conserveries d’olive.  

En effet, les margines représentent la résidu liquide provenant des eaux de végétations et des eaux ajoutées aux procédés d’extraction. Ces eaux restent difficiles à traiter, vue leur acidité et leur forte charge polluante. 

 

Ces margines forment un film impénétrable à la surface et en profondeur des rivières empêchant ainsi la pénétration de la lumière et l’oxygène dans le sol. Ce qui contribue fortement à l’acidification du milieu naturel, la destruction de la microflore bactérienne du sol, la pollution des nappes phréatiques et des eaux des barrages et la disparition de la vie aquatique.  

 

 

Des méthodes alternatives

 

Selon les prévisions pour la campagne 2020-2021, le Maroc sera le cinquième pays producteur mondial d’huile d’olive, avec une production de 140.000 tonnes, ce qui représente 5% de la production mondiale.  

Au fil des années, plusieurs projets de valorisation de ces rejets ont vu le jours. C’est le cas de la province rurale d’Ouezzane, région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui grâce à une unité de traitement qui ouvrira ses portes d’ici 2021, pourra bientôt gérer les déchets issus de la production d’huile d’olive.  

Au centre du royaume, un projet mené par l’Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS) dans le cadre d’un partenariat avec la coopération japonaise (JICA) prévoit le traitement des rejets industriels très concentrés semblables aux margines et les grignons d’olives moyennant une sécheuse à décompression et à chaleur d’huile, qui permettra, d’une part, le traitement des grignons rejetés par les unités de trituration et, d’autre part, l’extraction d’huile de la seconde trituration.   

 

Les déchets restants seront traités pour obtenir de la matière première servant à produire des combustibles, des aliments pour le bétail et les fertilisants à haute valeur ajoutée, contribuant ainsi à réduire le risque d’impact environnemental. 

 

Cependant, de nombreuses unités de petite taille continuent à déversent directement leurs margines dans les ruisseaux et cours d’eau avoisinants. Pour les dissuader de se débarrasser de manière irresponsable des résidus toxiques, plusieurs agences des bassins Hydrauliques au Maroc lancent jouent la carte de la sensibilisation pour inciter les propriétaires d’huileries à s’engager dans les efforts déployés pour éviter une catastrophe écologique.