Ouganda: Museveni appelle à des négociations en Ethiopie
Le président ougandais Yoweri Museveni a reçu lundi le vice-Premier ministre éthiopien Demeke Mekonnen Hassen et appelé à des négociations pour que cesse le conflit en cours entre l’armée fédérale éthiopienne et les forces de la région dissidente du Tigré, selon le compte Twitter du chef de l’Etat.
« Notre discussion a porté sur les questions de paix et de sécurité auxquelles est actuellement confrontée l’Ethiopie », indique M. Museveni sur Twitter à l’issue de sa rencontre à Gulu (Nord de l’Ouganda) avec M. Demeke, également ministre des Affaires étrangères.
« Il faut qu’il y ait des négociations et que le conflit s’arrête », poursuit M. Museveni.
Dimanche, deux responsables gouvernementaux ougandais avaient indiqué, sous le couvert de l’anonymat, que M. Museveni recevrait lundi à Gulu M. Demeke, ainsi qu’une délégation du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), parti qui dirige la région dissidente, sans donner d’autres détails.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères avait dit dimanche à l’AFP « ne pas être au courant » d’un déplacement du ministre lundi en Ouganda. Le président du Tigré a indiqué lundi « ne pas être au courant de cette initiative ».
Il n’était pas possible de confirmer lundi l’arrivée en Ouganda d’une délégation du TPLF.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a lancé le 4 novembre une opération militaire contre le TPLF, lequel défiait l’autorité du gouvernement depuis plusieurs mois, a récemment affirmé qu’aucun pourparler ne commencerait avant que le TPLF soit totalement désarmé.
Lundi matin, la cellule de crise avait qualifié de « fausses » les « informations relayées par plusieurs média selon lesquelles des responsables éthiopiens prendront part à une médiation avec le TPLF en Ouganda ».
Parallèlement, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo est « en route » lundi vers Addis Abeba pour « des pourparlers » dans le cadre d’une « mission de médiation », a indiqué son porte-parole Kehinde Akiyemi à l’AFP.
Le gouvernement éthiopien et l’Union africaine (UA) – dont le siège est à Addis Abeba – ont indiqué lundi à l’AFP ne pas avoir d’informations concernant cette mission.
Samedi, le TPLF a tiré des roquettes sur Asmara, capitale de l’Erythrée voisine qu’elle accuse de prêter main-forte à l’armée fédérale éthiopienne au Tigré.
Une escalade qui renforce les craintes des observateurs que le conflit au Tigré ne dégénère et n’entraîne l’Ethiopie dans un conflit communautaire incontrôlable en même temps qu’il déstabilise la région de la Corne de l’Afrique.