Mali: le président de transition dément les rumeurs de démission
Le président malien Bah Ndaw a démenti les rumeurs qui le donnaient démissionnaire et invité les Maliens à se « donner la main » pour mener à bien la transition politique lancée après le putsch du 18 août.
« Les gens disent que j’aime démissionner. Cette fois-ci (…) je ne me laisserai pas faire », a déclaré en bambara le président de la transition, investi le 25 septembre, en allusion à de précédentes démissions, notamment lorsqu’il était aide de camp du dictateur Moussa Traoré (1968-1991).
Il s’exprimait lors d’une rencontre avec la diaspora malienne lundi à Abidjan, en marge de l’investiture du président ivoirien Alassane Ouattara.
« Pour cette mission, on m’a fixé 18 mois, pour moi il me reste 12 mois. Donnons-nous la main afin que je puisse accomplir cette mission et retourner chez moi », a ajouté M. Bah Ndaw, un ancien officier de 70 ans sorti de sa retraite après le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Se présentant comme un « président civilo-militaire » qui « fait l’affaire de tous les Maliens », alors que la militarisation de la transition et la lenteur des progrès accomplis ont engendré un désenchantement croissant, il a réaffirmé son rôle: « la bonne conduite de la transition avec des élections transparentes ».
« Je m’y attellerai! », a-t-il martelé, en fustigeant les responsables syndicaux qui ont déclenché lundi une grève dans les services publics. « Avec la situation que connaît le pays, quelqu’un qui est conscient ne peut pas parler de grève », a-t-il dit.
Début décembre, Bah Ndaw avait mystérieusement disparu de la sphère publique durant plusieurs jours, suscitant des spéculations sur une possible démission ou une contamination par le coronavirus.
La transition de 18 mois doit paver le chemin, selon les promesses des militaires, à un retour des civils au pouvoir à l’issue d’élections en 2022.
D’ici là, un train de réformes est attendu dans un pays pauvre où les défis sécuritaires, sanitaires et politiques sont multiples.