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Analyse. Alpha Condé accuse le Sénégal de déstabilisation de la Guinée

Si les relations entre Dakar et Conakry ont toujours été compliquées, le président guinéen, Alpha Condé vient de souffler un coup de froid glacial, accusant le pays voisin, le Sénégal, de servir d’arrière base à l’opposition guinéenne hostile à son troisième mandat.

« Cela fait un moment que, comme à l’époque où Senghor et Sékou Touré s’affrontaient, toutes les tentatives de déstabilisation de la Guinée viennent du Sénégal. Le président Macky Sall m’ayant assuré qu’un tel projet n’entrait aucunement dans ses intentions, je lui ai proposé d’organiser des patrouilles mixtes à la frontière pour empêcher les infiltrations d’éléments hostiles. Cela ne s’est pas fait.« , a déclaré Alpha Condé dans une interview accordée à Jeune Afrique.

Un tacle à peine voilé en direction Macky Sall, qui lui avait opposé une fin de non-recevoir à sa proposition et une réaction au « blocus » qui règne aux frontières avec le Sénégal et la Guinée Bissau. Sur les trois pays concernés par ce « blocus », seules les frontières avec la Sierra Leone ont été rouvertes en février dernier après quatre (4) mois de fermeture grâce à une diplomatie conciliante des autorités sierra léonaises dont le vice-président avait été nommément accusé par Alpha Condé de « recruter des mercenaires » pour participer à un complot visant à déstabiliser la Guinée au profit de Cellou Dalein Diallo, son rival et principal opposant.

 

 

Le dessous des cartes

La fermeture des frontières est en réalité un prétexte qui cache la rivalité historique entre les deux pays. Le Sénégal, pays de la stabilité en Afrique de l’ouest a toujours été une terre d’accueil des opposants Guinéens.  « Tous ceux qui nous insultent, tous ces cris de la « Guinée va brûler », tout se fait à Dakar » a déclaré l’homme fort de Conakry avant de poursuivre : « Tous ceux qui voulaient que la Guinée brûle, nous tous voyons ce qui se passe chez eux, Dieu ne dort pas ». Une allusion à peine voilée aux émeutes qui ont endeuillé le Sénégal suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko.

Mahamadou Issoufou, le président sortant du Niger n’a pas été épargné par les piques de Condé. En cause, Issoufou s’êtait prononcé contre le changement de Constitution en Guinée: « Moi, je ne me mêle pas des affaires intérieures des autres pays. On sait très bien ce qu’il s’est passé il y a un an, quand le président en exercice de la Cedeao a voulu téléguider une mission de chefs d’État, envoyés comme des toutous pour empêcher la Guinée de progresser. La manœuvre a échoué. Et la page est tournée. Je n’en veux à personne. »

Décidément, le froid règne dans la maison CEDEAO,  il va falloir de l’habilité diplomatique et la sagesse pour remettre les choses à plat. En attendant, Alpha Condé est décidé de partir dans une course en solitaire. « D’ici quelques années, seul le Nigéria sera devant nous en Afrique de l’Ouest. Cela ne plait pas à certains de nos voisins car ils veulent que la Guinée reste toujours derrière, mais nous irons de l’avant » a-t-il déclaré.

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