Uranium : fin d’exploitation de la mine d’Akouta au Niger
La mine d’Akouta au Niger exploitée par Cominak a cessé sa production après plus de 40 années de service et 75.000 tonnes d’uranium extraits.
La fermeture de cette société qui n’exploitait qu’une mine d’uranium et fournissait environ la moitié de la production du Niger, n’est pas une surprise, puisqu’en octobre 2019, le Conseil d’administration de la Cominak avait annoncé sa fermeture au 31 mars 2021.
« L’épuisement des réserves ne permet plus la poursuite des opérations. Avec des coûts d’exploitation très élevés et une forte baisse des prix de l’uranium, la Cominak est déficitaire depuis 2017 malgré la mise en oeuvre de plans d’économies« , avait expliqué le Conseil d’administration.
Selon les chiffres du ministère nigérien des Mines, la Cominak avait « clôturé l’exercice 2017 avec une perte nette de 16 milliards FCFA (24,3 millions d’euros) » et « d’au moins 17 milliards (25,9 millions d’euros) » pour 2018. En 2019, elle avait clôturé avec un trou de 8 milliards (12 millions d’euros) dans sa trésorerie« .
La Cominak est détenue par Orano (34 %), le Niger (31 %), la société japonaise Ourd (25 %) et la société Enusa (Espagne, 10 %). De 1978 à fin 2019, elle a produit environ 75 000 tonnes d’uranium.
La Cominak a élaboré un plan qui prévoit des primes de départ allant de 30 000 à 76 000 euros aux 600 employés, selon les syndicats.
Un « réaménagement de la mine » pour « éliminer les risques » liés à la radioactivité est également prévu et « un suivi médical gratuit » sera assuré pour les anciens salariés de la mine « exposés aux rayonnements ionisants« .
Lors d’une visite à Niamey en 2019, le PDG d’Orano, Philippe Knoche, avait souligné « la robustesse des activités » de son autre filiale au Niger, la Société des mines de l’Aïr (Somair), et avait promis « le démarrage » du chantier de la mine géante d’Imouraren (nord) « dès que les conditions des marchés le permettent« .
Le gisement d’Imouraren devrait produire 5 000 tonnes d’uranium par an à plein régime pendant plus de 35 ans, mais le chantier entamé en 2009 avait été interrompu en 2015 en raison d’une baisse du prix de l’uranium.
L’uranium nigérien représente un tiers de la production totale d’Orano, qui exploite l’uranium depuis 50 ans dans ce pays, l’un des plus pauvres au monde.