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Tunisie. Polémique autour d’un document détaillant un projet de coup d’État constitutionnel

Le conseiller du président Kaïs Saïed, Walid Hajjem a démenti l’authenticité d’un document, publié par le site Internet britannique « The Middle East Eye », faisant état de la préparation d’un coup d’Etat en activant l’article 80 de la Constitution, le qualifiant de « tentative ratée de porter atteinte à la stature de la présidence de la République ».

Walid Hajjem a souligné que le document présumé contient des erreurs formelles et qu’il nie complètement la véracité de son contenu, qualifiant le moment de sa publication de « non anodin » et « qu’il y a des parties qui ne veulent pas du bien pour la Tunisie, travaillant à perturber l’institution de la présidence de la République et à porter atteinte à la stature de la Tunisie ».

D’après la même source, le porte-parole a assuré que le président Saïed, en tant qu’homme de droit et président élu, tient à protéger la Constitution de toute pratique antidémocratique, ajoutant que « l’ère des coups d’Etat est révolue ».

Dans son éditorial intitulé « La hantise du coup d’Etat », « La presse de Tunisie » relève qu’un soi-disant document « fuité » de la Présidence de la République sans en tête, sans cachet ni signature et adressé à la ministre chef de cabinet du Chef de l’Etat, évoquant un terrible scénario de la mise en œuvre de l’article 80 de la Constitution, a été à la base de la rédaction d’un article sur le site « Middle East Eye ».

L’auteur de l’article prétend que c’est une source « -proche- du Président de la République qui lui a remis ce document pour ensuite fonder son récit rocambolesque sur la base des faits qui y sont énoncés », s’étonne l’éditorialiste.

 

Un scénario chaotique

 

Pour obtenir les pleins pouvoirs, le chef d’État s’appuierait sur l’article 80 de la Constitution tunisienne, justement prévu pour les situations d’urgence. “Kaïs Saïed et son entourage ont longtemps menacé de faire appel à l’article 80, qui correspond à l’état d’exception, précise une source à Middle East EyeLe problème, c’est que cet article ne peut être mis en place sans Cour constitutionnelle [qui n’est toujours pas en place, bloquée entre autres par Kaïs Saïed]. Mais des juristes estiment aussi que l’on peut passer outre cette juridiction suprême, cela a déjà été le cas lors du décès de Béji Caïd Essebsi”.

Afin d’empêcher toute opposition, le document prévoit de tendre une embuscade à certains responsables politiques, “entre autres Hichem Mechichi, le chef de gouvernement, et Rached Ghannouchi, le président du Parlement et chef du parti Ennahdha”, afin d’annoncer en leur présence sa prise de pouvoir. Ces derniers ne seraient pas autorisés à quitter le palais présidentiel, qui serait “déconnecté du réseau internet et de toutes les lignes extérieures”.

S’ensuivrait alors un discours télévisé du président, et, pour rendre le coup d’État populaire, “le paiement des factures d’électricité, d’eau, de téléphone, d’internet, ainsi que le remboursement des prêts bancaires et le paiement des taxes seraient suspendus pendant 30 jours”, tandis que “le prix des produits de base et du carburant serait réduit de 20 %”.

(médias)

 

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