Nigeria: l’interdiction de Twitter « bientôt levée » selon le gouvernement
Le gouvernement au Nigeria a affirmé mercredi qu’il lèvera « bientôt » l’interdiction du réseau social américain Twitter dans le pays le plus peuplé d’Afrique, plus de deux mois après sa suspension.
« L’interdiction de Twitter sera bientôt levée alors que nous sommes proches de trouver un accord. Nous nous sommes entendus sur certains points, espérons-le-, dans quelques jours ou quelques semaines, nous allons nous mettre d’accord », a déclaré à la presse le ministre de l’Information Lai Raufu Mohammed.
Contacté par l’AFP, Twitter a confirmé « avoir récemment rencontré le gouvernement du Nigeria pour discuter des raisons pour lesquelles Twitter a été bloqué et des façons de résoudre ce problème », selon l’un des porte-parole de l’entreprise.
« Nous attendons avec intérêt la poursuite de ces discussions avec le gouvernement nigérian et espérons voir très prochainement le service restauré », a-t-il ajouté.
Le gouvernement avait annoncé le 4 juin 2021 suspendre Twitter pour « une durée indéterminée », accusant notamment le réseau social d’avoir une « mission suspecte » contre le gouvernement nigérian, et de tolérer sur sa plateforme les messages du chef d’un groupe séparatiste incitant à la violence dans le sud-est du Nigeria.
La suspension de Twitter était intervenue deux jours après la suppression par le réseau social d’un message du président Muhammadu Buhari.
Le chef de l’Etat avait menacé de « traiter avec un langage qu’ils comprennent » les responsables des violences actuelles dans le sud-est du Nigeria – attribuées par les autorités à des séparatistes igbos-, qui ravivent les terribles souvenirs de la guerre du Biafra qui a fait plus d’un million de morts dans les années 1960.
Quelques jours plus tard, le gouvernement avait affirmé que la condition préalable à la levée de cette interdiction était l’enregistrement du réseau social comme entreprise opérant dans le pays.
Cette suspension, puis l’ordre du gouvernement aux médias audiovisuels de supprimer leur compte dans un geste « patriotique », avait profondément consterné au Nigeria, pays jeune, très connecté, où ce réseau social est un important outil de contestation sociale.
L’Union européenne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada avaient également déploré la suspension de Twitter dans un communiqué conjoint.
(avec Afp)