Tunisie / Affaires des phosphates: 14 mandats de dépôt et 3 mandats de recherche émis par le juge d’instruction
Le juge d’instruction en charge du dossier relatif aux soupçons de corruption financière et administrative dans l’extraction et le transport du phosphate a émis des mandats de dépôt à l’encontre de 14 suspects et des mandats de recherche à l’encontre de 3 autres en état de fuite.
Le porte-parole du pôle judiciaire économique et financier Mohsen Dali a précisé, dans une déclaration à l’agence TAP, que les mandats de dépôt concernent un ancien Secrétaire d’Etat au ministère de l’Industrie, un contrôleur d’Etat en exercice au ministère des Finances, le directeur des mines au ministère de l’Industrie, le directeur des achats et deux anciens directeurs généraux à la Compagnie des Phosphates de Gafsa et quatre directeurs de sociétés de sous-traitance dont deux frères d’un député du Parlement gelé.
Les mandats de recherche portent sur l’ancien ministre de l’Industrie, un ancien député et un ancien directeur général. Le ministère public près le pôle judiciaire économique et financier avait émis il y a deux jours une interdiction de voyage à l’encontre de 12 suspects dans l’affaire d’extraction et de transport du phosphate.
31 juillet dernier, la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) avait annoncé la reprise du trafic des trains transportant des phosphates et des marchandises sur la ligne numéro 13 reliant Sfax à Tozeur, via Metlaoui. La société avait mobilisé un train composé de 20 wagons pour assurer le transport de 1 300 tonnes de phosphate, entre Metlaoui et Skhira.
Cette ligne, notons-le, est considérée comme une artère vitale et stratégique affectant, non seulement l’activité de la société et ses revenus, mais aussi l’économie nationale. D’autant plus qu’elle revêt une importance primordiale pour la SNCFT, fournissant 42 % des revenus annuels de la société.
Le secteur des phosphates en Tunisie, est devenu, depuis la révolution, pour le moins perturbé, voire inactif. En cause, des protestations sociales et le transport des phosphates par camions, à des prix exorbitants.
La production s’est enlisée dans les perturbations et la suspension partielle de l’approvisionnement des usines du Groupe chimique tunisien et de la Société tuniso-indienne des engrais.
Après avoir été troisième producteur mondial de phosphates en 2010, avec une production de plus de 8 millions de tonnes, la Tunisie a été amenée à en importer, pour subvenir à ses besoins agricoles.
(avec TAP)