Covid-19: l’OMS dénonce la ruée des pays riches vers la 3ème dose de vaccin
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est élevée mercredi contre la ruée des pays riches vers la 3ème dose de vaccin contre le Covid-19, « quand le reste du monde attend sa première injection », relevant que les données n’ont pas démontré la nécessité d’un rappel maintenant.
« Nous pensons clairement que les données actuelles n’indiquent pas que les rappels sont nécessaires », a affirmé la scientifique en chef de l’OMS, Soumya Swaminathan, au cours d’une conférence de presse.
D’un point de vue « moral et éthique », il n’est également pas bon à ses yeux que les pays riches injectent la 3e dose « quand le reste du monde attend sa première injection ».
Injecter une 3e dose maintenant revient à « distribuer des gilets de sauvetage supplémentaires à des personnes qui en ont déjà un, pendant que nous laissons d’autres personnes se noyer sans le moindre gilet de sauvetage », a soutenu mercredi le directeur des urgences de l’OMS, Mike Ryan, pendant la conférence de presse.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé les dirigeants à regarder au-delà d' »objectifs nationalistes étroits ».
« Dans ce contexte, j’ai été stupéfait par les informations selon lesquelles les vaccins de J&J assemblés et conditionnés en Afrique du Sud quittent le continent et vont en Europe », a-t-il dit, en demandant à ce laboratoire américain de donner de toute urgence la priorité à l’Afrique.
Il a également fait part de son inquiétude après la récente mise en garde du groupe pharmaceutique Roche concernant l’approvisionnement en tocilizumab (commercialisé sous le nom d’Actemra ou RoActemra), un antagoniste de l’interleukine 6 (IL6) dont l’OMS a recommencé en juin l’utilisation pour traiter les formes graves du Covid.
« Si nous saluons et reconnaissons que Roche a annoncé des mesures pour remédier à la pénurie, nous demandons à l’entreprise d’assurer une répartition équitable des stocks actuels de ce médicament pour tous les pays, y compris les pays à revenu faible ou intermédiaire », a indiqué l’OMS dans un communiqué.