Pacte mondial sur la migration. Plaidoyer pour une action coordonnée en faveur de l’intégration des migrants
Au cours de cet événement organisé conjointement, du 31 août au 1er septembre 2021 au Maroc, par le Réseau des Nations unies sur les migrations, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en partenariat avec la Commission africaine, des représentants d’Etats africains ont appelé à la mise en place d’un cadre de coopérations bilatérales ainsi que des politiques publiques ciblées visant à soutenir l’intégration des migrants et leur contribution au développement.
Le Pacte mondial, adopté au Maroc en décembre 2018, comprend 23 objectifs avec pour chacun un catalogue d’actions possibles, comme rendre les filières de migration accessibles et plus souples, faciliter l’accès aux procédures de regroupement familial des migrants et réduire les délais de traitement des demandes de permis pour les autorisations de travail ordinaires.
Au cours de la séance inaugurale de cette conférence, qui devait se tenir au Maroc, l’ambassadeur du Royaume au Kenya, Abderrazzak Laassel, a souligné que les autorités marocaines accordent une importance primordiale à l’amélioration des conditions des migrants et à la bonne application des dispositions dudit Pacte, mettant en exergue les avancées notoires accomplies en la matière et qui en font un « pays champion » dans la mise en œuvre des objectifs de cette charte.
Une série de mesures nationales, continentales et internationales ont été déployées pour l’insertion des migrants dans les pays d’accueil et l’amélioration de leurs conditions, a-t-il fait savoir, appelant les Etats africains et la communauté internationale à poursuivre leurs efforts pour assurer des conditions de vie dignes aux migrants et garantir le respect rigoureux de leurs droits.
Dans le même sens, la directrice des affaires sociales au sein de la Commission de l’Union Africaine (CUA), Cisse Mariama Mohamed a mis en avant l’engagement de l’Afrique, tant au niveau politique, qu’humanitaire de relever les défis du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, à la lumière de la propagation de la Covid-19.
Il est opportun d’œuvrer de concert avec les différents pays africains pour la réalisation des 23 objectifs du pacte mais également pour la mise en œuvre effective des dispositions de l’agenda panafricain 2063, a-t-elle estimé.
Au cours d’un point de presse destiné à la présentation de cette conférence, la représentante de l’OIM en Ethiopie et auprès de l’UA, Maureen Achieng, a souligné l’importance de la coordination et de l’échange entre Etats africains pour une application concrète des aspirations continentales dans ce domaine et l’émergence d’une bonne gouvernance de la question migratoire.
La libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services constitue une aspiration majeure de l’Agenda 2063 de l’UA et un défi principal pour la mise en œuvre effective de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), a-t-elle fait observer.
D’après l’Agenda 2063, la libre circulation en Afrique devrait entraîner la croissance des échanges et des investissements entre les pays africains à des niveaux sans précédent et consolideront la place de l’Afrique dans le commerce mondial, a-t-elle rappelé, notant que la mobilité des personnes stimule l’innovation et développe l’investissement.
Pour sa part, le chef du secrétariat de l’OIM, Jonathan Prentice, a relevé que la mise en œuvre du Pacte mondial sur la migration constitue une grande réalisation pour les Etats africains et une opportunité de développement à l’échelle continentale et mondiale, appelant à placer les migrants et particulièrement les plus vulnérables au cœur des préoccupations continentales et des programmes internationaux.
M. Prentice n’a pas manqué de soulever l’importance des mécanismes de suivi des réalisations pour une mise en œuvre adéquate du pacte afin qu’aucun pays ne soit laissé pour compte, notamment en cette conjoncture pandémique internationale critique.
Le Pacte mondial, qui a été largement salué par la communauté internationale, est destiné à atténuer les facteurs négatifs et structurels qui empêchent les individus de trouver et de conserver des moyens de subsistance durables dans leur pays d’origine et les forcent à chercher un avenir ailleurs.
Il encourage les pays à créer des conditions favorables qui permettent à tous les migrants d’enrichir les sociétés grâce à leurs capacités humaines, économiques et sociales, et faciliter ainsi leur contribution au développement durable aux niveaux local, national, régional et mondial.
La première conférence sur l’Examen régional devra permettre aux États membres africains d’examiner les progrès nationaux, sous-régionaux et continentaux réalisés dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions et objectifs du Pacte, à la lumière des nouveaux défis engendrés par la pandémie de la Covid-19.
La conférence permettra, en outre, de partager les expériences, expertises et bonnes pratiques entre pays africains et mettre en lumière les contraintes auxquelles la région est confrontée et discuter des moyens d’y remédier, notamment en cette conjoncture de crise sanitaire mondiale.