Covid-19 : l’Afrique a besoin de sept fois plus d’expéditions de vaccins
Les expéditions de vaccins anti-Covid-19 vers l’Afrique doivent être multipliées par sept pour passer de 20 millions de doses par mois à 150 millions de doses par mois en moyenne pour que le continent puisse vacciner 70% de sa population d’ici septembre 2022, a alerté jeudi l’Organisation mondiale de la Santé.
’objectif des 70% a été décidé lors du Sommet mondial sur le nouveau coronavirus organisé par les États-Unis en marge du débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies cette semaine.
« Le sommet mondial sur la Covid-19 a insufflé une dose d’espoir à l’Afrique et nous saluons les promesses de partager des vaccins, de sauver des vies et de reconstruire en mieux », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Lors cette réunion de haut niveau tenue à New York, Washington a promis de partager 500 millions de vaccins anti-Covid19 supplémentaires avec les pays à faible revenu au cours de l’année prochaine. Ce qui porte le total de leurs promesses de dons à plus de 1,1 milliard de doses.
« C’est ce genre de solidarité internationale qui aidera à mettre fin à la pandémie », a-t-elle ajouté.
4 millions de doses reçues la semaine dernière en Afrique
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, cette solidarité et cette quête d’équité vaccinale sont « une question de vie ou de mort pour potentiellement des millions d’Africains. « Donc il faut que ces expéditions aient lieu sans perte de temps », a insisté la Dre Moeti.
Le mécanisme COVAX, une plateforme mondiale conçue pour offrir un accès équitable aux vaccins contre la Covid-19, a été contrainte de réduire de 25% ses livraisons à l’Afrique prévues pour cette année, du fait de pénuries d’approvisionnement et d’interdiction d’exportations. Les expéditions par le COVAX continuent d’arriver dans les pays africains, avec 4 millions de doses reçues la semaine dernière.
Néanmoins, seul un tiers des vaccins que les pays riches ont promis de partager avec l’Afrique d’ici la fin de 2021 a été reçu. « Les actes en disent plus que les paroles et les pays africains ont besoin de dates de livraisons claires pour pouvoir planifier correctement. Nous avons aussi besoin de structures robustes pour nous assurer que toutes les promesses formulées sont tenues », a déclaré Mme Moeti.
D’autant que plus le déploiement des vaccins est retardé, plus le risque est grand que des défis supplémentaires émergent, tels que les variants, la réticence à la vaccination, des lacunes opérationnelles et d’autres menaces.