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Burkina Faso. Affaire Sankara : le procès suspendu pour deux semaines

Ouvert lundi, dans la salle de Banquet de Ouaga 2000, le procès de l’assassinat en 1987 du capitaine Thomas Sankara et de ses douze compagnons dans un coup d’Etat au Burkina Faso, a été suspendu pour deux semaines et reprendra le 25 octobre prochain, pour permettre à la défense des accusés de bien s’imprégner du dossier.

La défense des accusés a expliqué que c’est en fin septembre qu’elle avait pris connaissance du dossier et les avocats de la partie civile n’ont pas fait d’objection.

La demande de retransmission en direct ou d’enregistrement du procès faite par les avocats de la partie civile a été rejetée.

« Cela fait 34 ans que nous attendons la tenue de ce procès. Si notre consœur n’a reçu le dossier qu’une dizaine de jour de cela, nous n’avons aucune objection à leur requête », a déclaré, Prosper Farama l’un des avocats.

Mariam Sankara, veuve de Thamas Sankara a déclaré que la justice a suffisamment d’éléments pour aller au bout de ce procès.

« Nous voulons que justice soit faite. On veut la vérité. La justice a suffisamment d’éléments pour aller au bout de ce procès, sinon c’est triste. L’homme ne devrait pas avoir peur d’assumer ce qu’il a fait. Blaise Compaoré devrait venir répondre », a déclaré à la presse Mariam Sankara, dans la salle d’audience peu avant l’ouverture du procès.

 

L’ombre de la France

 

Dimanche dans un communiqué, le réseau international Justice pour Sankara justice pour l’Afrique a déclaré que des éléments nouveaux de l’enquête, font état de l’arrivée de Français le 16 octobre 1987 pour nettoyer les écoutes téléphoniques à Ouagadougou, craignant que le volet international du dossier soit ignoré.

« Ce procès risque d’être amputé du volet international du dossier, puisque, après la disjonction, seule l’instruction sur le volet national du dossier est close. Aussi, nous exhortons les avocats des victimes civiles à faire en sorte que le Tribunal évoque, tout de même, cette partie du dossier, au vu des éléments nouveaux de l’enquête, notamment l’arrivée de Français le 16 octobre 1987 pour nettoyer les écoutes téléphoniques », a écrit dimanche soir, le réseau dans un communiqué.

« Il est crucial de savoir qui sont ces personnes et qui les a envoyées », souligne le réseau qui préconise de relancer la commission rogatoire en direction de la France ou d’en lancer une nouvelle pour permettre d’éclaircir ces zones d’ombre.

« Ces écoutes auraient pu permettre, semble-t-il, de prouver la participation de Blaise Compaoré et de Jean Pierre Palm au complot visant à assassiner Thomas Sankara et ses compagnons », a ajouté le réseau qui exhorte le nouveau juge en charge de la poursuite du volet international à poursuivre l’instruction jusqu’au bout et notamment continuer à demander à la France de fournir effectivement les documents classés secret-défense, et les pays soupçonnés d’être impliqués à collaborer à l’enquête.

Dans ce dossier, la justice burkinabè a procédé à la mise en accusation de quatorze personnes dont le président déchu Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014. Ces avocats ont informé qu’il sera absent au procès.

 

(medias)

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