Effondrement d’un immeuble lundi à Lagos: 36 morts et 9 rescapés
Un total de 36 personnes ont trouvé la mort dans l’effondrement d’un immeuble de 21 étages lundi à Lagos, capitale économique du Nigeria, ont indiqué jeudi les services de secours qui poursuivent leurs opérations de recherche.
« Pour l’instant, 36 personnes – 33 hommes et 3 femmes – ont été retirées des décombres et il y a neuf survivants », a affirmé à l’AFP Femi Oke-Osanyintolu, directeur général de l’Agence de gestion des urgences de l’Etat de Lagos (Lasema).
Le bâtiment en construction dans le quartier cossu d’Ikoyi s’est effondré lundi après-midi dans des circonstances indéterminées, alors que plusieurs dizaines d’ouvriers se trouvaient sur le chantier.
L’effondrement de bâtiments est une tragédie fréquente au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, où des millions de personnes vivent dans des immeubles délabrés et où la législation concernant la construction est régulièrement bafouée.
Aux abords du site, des familles et des proches des victimes continuaient jeudi d’attendre des nouvelles, trois jours après la catastrophe tandis que des équipements lourds étaient déployés pour participer aux opérations de déblaiement.
Une femme cachant son visage avec un voile beige priait, tandis qu’une autre, assise à ses côtés, pleurait. Les autorités ont mis en place un stand où les gens peuvent venir remplir un formulaire avec des détails personnels et des photos de leurs proches disparus.
« Je viens de remplir le formulaire… Je me sens si mal », a confié un homme arrivé quelques heures plus tôt de l’État voisin d’Ogun après avoir appris que son frère, Michael Abdul, 27 ans, un ouvrier du bâtiment, se trouvait sur le site.
Le nombre de personnes présentes sur le site au moment de l’effondrement reste indéterminé. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’effondrement du bâtiment, réduit à un énorme tas de gravats.
Quatre jours après le début des opérations de sauvetage, la tristesse a pris le pas sur l’espoir.
« Les familles sont sous le choc… elles ne savent pas si les gens sont morts ou vivants, c’est très dur », a expliqué Arlene Olawoyin, qui apporte un soutien psychologique aux personnes dans le besoin.
« Certains sont encore dans le déni, surtout ceux qui ont trouvé un corps, et d’autres ont encore de l’espoir, ils attendent », a-t-elle poursuivi.
Mercredi, les services de secours avaient établi un bilan de 22 morts. Plusieurs cadavres ont été découverts dans la nuit, ont indiqué les sauveteurs.
Ibrahim Farinloye, un responsable de l’Agence nationale de gestion des urgences (Nema) a confirmé jeudi le nouveau bilan de 36 morts.
Mardi, deux autres immeubles plus petits se sont également effondrés à Lagos après de fortes pluies, mais personne n’a été tué, a-t-il par ailleurs indiqué.
Le gouverneur de l’État de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, a déclaré mercredi que l’incident était une « terrible catastrophe nationale », ajoutant que « des erreurs ont été commises ».
Une commission d’enquête constituée de membres indépendants a été mise en place et doit faire la lumière sur ce drame, a-t-il précisé.