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L’ONU déclare un « état d’urgence des océans »

La deuxième Conférence des Nations unies sur les océans a débuté lundi à Lisbonne, au Portugal, avec la participation de plusieurs responsables onusiens et gouvernementaux, experts et écologistes, venus répondre à l’appel de détresse lancé par les écosystèmes marins.

La dégradation de l’état de santé des océans, due essentiellement aux changements climatiques et activités anthropiques, est un constat alarmant qui a nécessité la tenue de cet événement planétaire après deux ans de retard, imposé par la pandémie de Covid-19.

« Avec 90% des populations de gros poissons déjà épuisées et 50% des récifs coralliens détruits, nous prenons plus de l’océan que ce qui peut être reconstitué », lit-on dans le site de l’ONU.

Ces deux chiffres, à eux seuls, justifient l’urgence d’agir pour trouver des solutions adéquates à ce problème et atteindre l’Objectif de développement durable (ODD 14): « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».

Ce n’est pas donc un hasard si le thème de cette édition est “Renforcer l’action en faveur des océans fondée sur la science et l’innovation pour la mise en œuvre de l’objectif 14: inventaire, partenariats et solutions ».

« Une grande partie des océans reste non cartographiée et inexplorée. A travers la science et la recherche, nous pouvons approfondir notre compréhension des océans et trouver les moyens d’améliorer leur santé », explique Peter Thomson, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour les océans.

Dans une interview accordée à la MAP en marge de cette conférence, M. Thomson a souligné l’importance de « solutions basées sur la science et soutenues par l’innovation et les partenariats entre les gouvernements, les organisations philanthropiques, le secteur privé et la communauté scientifique ».

Même son de cloche chez le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres qui a invité « tout le monde à se joindre à l’objectif de cartographier 80% des fonds marins d’ici à 2030”, encourageant “le secteur privé à rejoindre les partenariats soutenant la recherche océanique et la gestion durable ».

S’exprimant à l’ouverture de la conférence, présidée par le Portugal et le Kenya, M. Guterres a exhorté les gouvernements à « élever leur niveau d’ambition pour le rétablissement de la bonne santé des océans ». Interrogé par la MAP sur ses attentes par rapport à cette conférence, l’envoyé spécial pour les océans a indiqué que les participants « ont été invités à apporter le meilleur de leurs idées, solutions et ressources », se disant « convaincu » qu’ils le feront.

M. Guterres a, dans ce sens, exhorté les parties prenantes à investir dans des économies océaniques durables dans les secteurs de l’alimentaire, des énergies renouvelables et des moyens de subsistance, par le biais de financements à long terme.

Sur l’ensemble des 17 ODD, le quatorzième avait reçu le moins de soutien, a-t-il déploré, insistant que « la gestion durable des océans pourrait aider l’océan à produire jusqu’à six fois plus de nourriture et à générer 40 fois plus d’énergie renouvelable qu’il ne le fait actuellement ».

Il a aussi appelé le secteur du transport maritime à “s’engager à ne produire aucune émission nette d’ici à 2050” et présenter des “plans crédibles” pour mettre en œuvre ces engagements.

En sus, il a mis l’accent sur la nécessité d’”investir davantage dans la restauration et la conservation des écosystèmes côtiers, tels que les mangroves, les zones humides et les récifs coralliens”.

La conférence serait l’occasion de démontrer les engagements mondiaux, a précisé, de son côté, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid.

« Je suis un enfant de l’océan (…) mais au-delà de ceux d’entre nous qui regardent l’horizon bleu chaque jour, l’humanité entière dépend de l’océan pour la moitié de l’oxygène que nous respirons. C’est pourquoi nous sommes ici cette semaine, pour défendre une ressource qui nous a porté tout au long de notre existence », a lancé cet homme fier de ces origines maldiviennes.

« Nous espérons quitter Lisbonne avec une vision claire des options et des voies de financement”, a dit, quant à lui, le président kényan Uhuru Kenyatta, estimant que les jeunes devaient se tenir aux premières loges de la discussion et qu’ils faisaient partie de la solution.

Le président portugais Rebelo de Sousa a, quant à lui, souligné que Lisbonne était le lieu idéal pour la conférence sur les océans, car l’océan a joué un rôle essentiel dans la transformation du Portugal.

Concerné par cette conférence, le Maroc consent plusieurs efforts en matière de protection des océans, à travers différentes initiatives et le renforcement de son cadre juridique et institutionnel.

« Les efforts déployés par le Maroc pour protéger les océans sont louables », a déclaré à la MAP M. Thomson, saluant particulièrement les initiatives de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, marraine de l’Alliance de la décennie des océans.

« Le Maroc a lancé nombre d’initiatives visant à résoudre les problèmes environnementaux des océans, comme le programme de gestion durable des ressources halieutiques », s’est-il réjoui.

Ces efforts sont « louables et reconnus par la communauté internationale », s’est félicité, pour sa part, M. Mohamed Alaoui, responsable des programmes des sciences à l’UNESCO Maghreb.

Dans un entretien accordé à la MAP, M. Alaoui a loué le « rôle primordial » de la Fondation Mohamed VI pour la protection de l’environnement, qui « est très active au niveau national et international dans la sensibilisation et l’éducation à la protection de l’environnement en général et des océans en particulier ».

Certes les résultats d’une conférence ne peuvent être anticipés alors qu’elle est à ses débuts, mais les espoirs sont portés sur la science, l’innovation, les partenariats et la jeunesse pour sauver la vie d’un écosystème dont dépend toute une planète !

(MAP)

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