Tunisie. Un référendum sur la Constitution décisif pour le pays
Quelque 9,272 millions d’électeurs tunisiens sont attendus, lundi, aux urnes pour participer au référendum devant permettre l’adoption d’une nouvelle Constitution et la naissance d’une nouvelle république.
Quelque 11 mille bureaux de vote répartis à travers le pays ont été mis en place pour cette consultation référendaire sur la nouvelle Constitution, qui avait fait l’objet d’une grande polémique, de critiques parfois acerbes et d’une forte opposition des forces politiques et sociales.
La Tunisie apparaît aujourd’hui plus que jamais divisée. Si les forces politiques et sociales déplorent l’absence de tout dialogue et de toute concertation à propos d’une loi fondamentale qui détermine l’avenir du pays et qui a été « préparée à la hâte », les partisans du Président Kaïs Saïed soutiennent que cette consultation devrait permettre au pays de rompre définitivement avec une classe politique corrompue et responsables de tous les maux dont souffre actuellement le pays.
Il s’agit d’un référendum que ses partisans entendent transformer en plébiscite pour le projet promu par le chef de l’Etat tunisien, qui accuse la classe politique qui a gouverné le pays depuis 2011 d’être responsable des déboires que connaît le pays et des grandes difficultés qu’il traverse et surtout de la corruption endémique qui a gangrené le pays.
En revanche, les grandes manifestations d’une opposition hétéroclite, enregistrées à Tunis les 22 et 23 juillet, à quelques jours de l’ouverture des bureaux de vote témoignent des craintes exprimées à l’endroit d’un projet « taxé d’être fait sur mesure ».
La plupart des formations de l’opposition appellent à une abstention massive.
Seul, le parti « Afek Tounes » a annoncé sa participation au référendum. La formation politique dirigée par l’ancien ministre du Développement économique Fadhel Abdelkéfi, a appelé à « voter par Non » affirmant que « le projet de la Constitution est un danger imminent ».