L’Afrique du Sud envisage de déployer des soldats pour contenir l’insécurité
L’armée sud-africaine pourrait être déployée pour soutenir les services de police dans leurs efforts visant à contenir de nouveaux troubles dans le pays, a indiqué mardi la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF).
«Si le président Cyril Ramaphosa autorise le déploiement de troupes (…) ce serait pour préserver les vies, la santé et les biens et non pas contre les citoyens», a déclaré le porte-parole de la SANDF, Andries Mahapa dans un communiqué.
Il a ajouté que la SANDF, en tant qu’appareil de sécurité, était préoccupée par la recrudescence de «l’insécurité qui nécessitait une intervention urgente et vigoureuse pour calmer la situation et protéger les habitants».
«Le Président a le pouvoir exécutif de déployer la SANDF en collaboration avec d’autres acteurs étatiques pour freiner la dégradation sécuritaire actuelle», a-t-il poursuivi.
Depuis quelques mois, les tensions sociales sont à leur comble en Afrique du Sud, avec plusieurs manifestations qui se sont déclenchées notamment près de Johannesburg pour protester contre la médiocrité des services publiques, la hausse des prix et l’insécurité.
En juillet dernier, l’ancien Président sud-africain, Thabo Mbeki, avait déploré que le gouvernement ne dispose d’aucun plan pour relever les défis de la pauvreté, du chômage et des inégalités sociales, mettant en garde que le pays risque de subir de nouveaux troubles sociaux si des solutions urgentes ne sont pas trouvées pour remédier à la crise sociale qui sévit dans le pays.
Johan Burger, expert en sécurité à l’Institut des études de sécurité (ISS), a affirmé récemment que le risque de nouvelles émeutes meurtrières en Afrique du Sud est assez grand, avec l’aggravation de la crise économique et les taux de chômage records.
Ce pays d’Afrique australe, considéré comme le plus industrialisé du continent, a vu son taux de chômage atteindre des niveaux records. Fin mai, l’Agence sud-africaine des statistiques « Stats SA » a révélé que le chômage s’est établi à 34,5 % au 1er trimestre de cette année, alors que ce chiffre se situe à 66,5 % pour les jeunes.