Prisonniers ivoiriens. Le Mali regrette la saisie de la CEDEAO par la Côte d’Ivoire
La junte au pouvoir au Mali a prolongé jeudi la joute diplomatique et verbale avec la Côte d’Ivoire sur le sort de 46 soldats ivoiriens détenus, en l’assortissant d’une mise en garde à l’adresse de l’organisation sous-régionale Cédéao.
Le gouvernement malien dit à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), vers laquelle s’est tournée la Côte d’Ivoire, que l’affaire « est purement judiciaire et bilatérale, il met en garde contre toute instrumentalisation de la Cédéao par les autorités ivoiriennes pour se soustraire (à) leur responsabilité vis-à-vis du Mali », déclare le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, dans un communiqué lu jeudi soir à la télévision d’Etat.
La médiation engagée par le Togo est « l’unique cadre de règlement du dossier » et le Mali « n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire », dit-il. Il accuse le gouvernement ivoirien d’être animé par une « volonté d’adversité » (d’hostilité) et « d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique ».
Les relations entre le Mali et son voisin ivoirien se sont encore détériorées avec l’interpellation de 49 soldats ivoiriens à leur arrivée à Bamako le 10 juillet. Trois soldates ont récemment été libérées.
Les 49 soldats devaient, selon Abidjan et l’ONU, participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali. Bamako redit dans le communiqué publié jeudi les considérer comme des « mercenaires ».
La junte est elle-même accusée par un certain nombre de pays occidentaux de s’être assuré les services de mercenaires russes.