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Engrais : « des ruptures d’approvisionnement » possibles, selon le géant Yara

Des ruptures d’approvisionnement d’engrais ne peuvent pas être « complètement exclues » en raison d’un marché mondial « extrêmement tendu », a averti mardi le directeur France du leader européen des engrais azotés Yara, sur fond de fermeture « dans les prochains jours » d’une usine supplémentaire du groupe en Belgique.

« Il n’est pas complètement exclu qu’il y ait des ruptures dans la chaîne » d’approvisionnement, a averti Nicolas Broutin, patron de la filiale française du groupe norvégien, lors d’une conférence de presse à Paris.

Si les usines françaises du groupe « tournent à plein » grâce à l’importation d’ammoniac, matière première pour la fabrication d’engrais, quelque 60% des engrais utilisés en France proviennent du marché mondial, a-t-il ajouté.

De surcroît, l’industrie connaît des « difficultés à trouver des camions » pour acheminer la production vers les agriculteurs.

Yara, comme d’autres fabricants d’engrais azotés, a réduit sa production face à la flambée du prix du gaz naturel, matière première de l’ammoniac, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la diminution des livraisons de gaz russe en Europe.

Le prix du gaz pèse pour près de 90% dans les coûts de production des engrais azotés. À un certain niveau de prix, il ne devient tout simplement plus rentable de produire l’ammoniac, obtenu en combinant l’azote de l’air et l’hydrogène provenant du gaz naturel.

Désormais « 65% de nos capacités sont à l’arrêt » sur le vieux continent « pour une durée indéterminée », selon M. Broutin.

L’usine Yara de Tertre, près de Mons en Belgique, et représentant entre 20% et 25% de l’approvisionnement français, va également cesser complètement la production « dans les prochains jours », a détaillé le directeur.

Plusieurs autres producteurs européens comme le polonais Azoty et le lituanien Achema ont aussi déjà réduit la voilure.

Les prix des engrais, qui se sont enflammés même avant la guerre en Ukraine, devraient rester stables mais élevés ces prochains mois, a jugé M. Broutin.

Sur l’AdBlue, un autre produit à base de gaz essentiel pour les poids-lourds, Yara se veut « rassurant » grâce à une « capacité de tampon » qui permet de combler certaines baisses de production.

En Allemagne, un des principaux producteurs, SKW, a arrêté sa production fin août à cause des prix trop élevés de gaz.

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