Suicide. Lancement d’une campagne de prévention en Afrique
Environ 11 personnes sur 100.000 se donnent la mort dans le continent africain qui abrite six des dix pays ayant les taux de suicide les plus élevés au monde. Ce taux est supérieur à la moyenne mondiale de neuf cas de suicide pour 100.000 habitants.
Selon la branche africaine de l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, cette situation s’explique en partie par les moyens d’action limités disponibles pour traiter et prévenir les facteurs de risque. Il s’agit notamment des troubles mentaux, qui touchent en ce moment 116 millions de personnes en Afrique, contre 53 millions en 1990.
La campagne est aussi l’occasion d’attirer l’attention des pays africain sur le sous-investissement des gouvernements, qui est le principal obstacle à la prestation de services de santé mentale adaptés aux besoins. En moyenne, les gouvernements allouent moins de 50 centimes de dollar par habitant à la santé mentale.
Du fait du faible investissement dans les services de santé mentale, l’Afrique compte un psychiatre pour 500.000 habitants. Ce qui est 100 fois inférieur à la recommandation de l’OMS.
De plus, les professionnels de la santé mentale exercent principalement dans les centres urbains, et la plupart des établissements de santé primaires et communautaires sont très peu, voire pas du tout, couverts par ce personnel. « Des investissements importants doivent être réalisés pour s’attaquer au fardeau croissant des maladies chroniques et de maladies non infectieuses telles que les troubles mentaux qui peuvent déboucher sur le suicide en Afrique », a ajouté la Dre Moeti.
A noter qu’en août 2022, les ministres africains de la Santé réunis dans le cadre de la soixante-douzième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique – la réunion phare sur la santé dans la région – ont approuvé une nouvelle stratégie visant à renforcer les soins de santé mentale et à fixer des cibles pour 2030.