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Mauritanie. La fortune de l’ex-président Ould Abdel Aziz examiné par les juges

C’est l’histoire d’une disgrâce et d’une amitié ruinée entre un ancien président et son successeur: l’ex-leader mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est jugé à partir de mercredi sous l’accusation d’avoir abusé du pouvoir pour amasser une fortune immense.

M. Aziz devient l’un des rares ex-chefs d’Etat à répondre d’enrichissement illicite pendant les années, de 2008 à 2019, où il a dirigé ce pays charnière entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, secoué naguère par les coups d’Etat et les agissements jihadistes mais revenu à la stabilité quand le trouble gagnait dans la région.

M. Aziz, 66 ans, doit répondre, avec une dizaine d’autres personnalités -d’anciens Premiers ministres et ministres et des hommes d’affaires – d’accusations d' »enrichissement illicite », d' »abus de fonctions », de « trafic d’influence » ou encore de « blanchiment ».

M. Aziz, fils de commerçant, se serait constitué un patrimoine et un capital estimés à 67 millions d’euros au moment de son inculpation en mars 2021. Il est accusé de détournement de fonds de marchés publics ou d’avoir dépecé à son profit le domaine immobilier et foncier national.

Sans nier être riche, M. Aziz a refusé de s’expliquer sur l’origine de son patrimoine et crie à la machination.

Sous M. Aziz, général impliqué dans un coup d’Etat en 2005 et qui a pris la tête d’un second putsch en 2008 avant d’être élu président l’année suivante et réélu en 2014, la Mauritanie a endigué la poussée jihadiste présente dans le reste du Sahel, à commencer par le voisin malien.

Son bilan contre la pauvreté ou la discrimination envers certains groupes humains de ce pays de 4,5 millions d’habitants grand comme deux fois la France est plus sombre.

Sa chute a commencé fin 2019, quelques mois après avoir passé la main à son dauphin désigné, son ancien chef d’état-major Ghazouani, général comme lui et considéré comme le cerveau de l’exception mauritanienne face aux jihadistes.

« Le procès est politisé depuis le départ », non parce que M. Ghazouani voudrait éliminer politiquement un rival potentiel, mais plutôt en raison d’un « parlementarisme dévoyé », hérité selon lui des Printemps arabes.

C’est avec une enquête parlementaire qu’ont commencé les ennuis de M. Aziz. « Beaucoup de gens ont des raisons de lui en vouloir, parmi lesquels les Frères musulmans qu’il a pourchassés », dit l’avocat.

M. Ghazouani s’est lui toujours défendu d’ingérence dans le dossier.

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