Le procès du siècle pour le Nigeria s’ouvre à Londres
Les enjeux de ce procès qui devrait durer 32 jours pourraient difficilement être plus élevés : si la Haute Cour décidait d’appliquer la décision du tribunal d’arbitrage, le Nigeria risquerait de perdre près d’un tiers de ses réserves de change – un montant équivalent à trois fois les budgets annuels de la santé et de l’éducation du pays.
Le Nigeria promet de dénoncer « la corruption et les pots-de-vin à l’échelle industrielle », y compris la corruption d’avocats anglais établis, pour convaincre le juge Robin Knowles d’annuler la sentence.
L’administration du président Muhammadu Buhari accuse une petite entreprise gazière, Process and Industrial Developments Ltd (P&ID), basée aux îles Vierges britanniques, d’avoir soudoyé l’État nigérian pour obtenir une sentence arbitrale de 11 milliards de dollars.
L’affaire commence avec l’échec d’un contrat gazier conclu en 2010 entre le Nigeria et Process & Industrial Developments Limited (P&ID), une société alors peu connue, fondée par deux Irlandais, Michael Quinn et Brendan Cahill. Selon les termes du contrat, P&ID devait construire une usine de traitement du gaz que le Nigeria approvisionnerait gratuitement en gaz naturel pendant 20 ans. P&ID affirme que quelque 40 millions de dollars ont été consacrés à la construction de l’usine.
Mais le Nigeria n’ayant pas respecté sa part du contrat, la société l’a poursuivi pour rupture de contrat devant un tribunal d’arbitrage de Londres, obtenant 6,6 milliards de dollars de dommages et intérêts pour la perte de revenus futurs. Depuis, cette pénalité a presque doublé en raison des intérêts accumulés.
(avec Jeune Afrique)