Nigeria. Le parti au pouvoir en tête à l’issue d’élections locales sous tension
Le parti au pouvoir au Nigeria (APC) a remporté la majorité des postes de gouverneurs, notamment dans la puissante Lagos, après dépouillement de plus des deux tiers des votes de ce scrutin tenu dans la foulée de la présidentielle et marqué par des violences et irrégularités.
Le pays le plus peuplé d’Afrique (environ 215 millions d’habitants) a voté samedi pour élire plus de 900 représentants des assemblées des Etats ainsi que les gouverneurs de 28 des 36 Etats.
D’après les résultats dans 23 Etats, communiqués au compte-gouttes par la Commission électorale (Inec), le parti présidentiel APC a remporté les postes de gouverneurs dans 15 Etats, tandis que le principal parti d’opposition (PDP) s’est imposé dans sept Etats, et le NNPP, un petit parti, dans un Etat.
Les gouverneurs sont très puissants au Nigeria. Certains d’entre eux disposent pour leur Etat de budgets plus gros que ceux de plusieurs pays africains.
Lors de la présidentielle le 25 février, un des rivaux de M. Tinubu, le candidat du Labour Party (LP), Peter Obi, avait fait sensation en arrivant en tête à Lagos, pourtant considérée comme le fief du nouveau président.
Mais au niveau national, M. Obi a fini troisième, derrière Atiku Abubakar du Parti démocratique populaire (PDP), deuxième. Les deux candidats malheureux ont contesté les résultats.
Le LP et le PDP affirment que des défaillances techniques ont permis des manipulations en faveur du candidat de l’APC, ce que la Commission électorale réfute.
Le président sortant Muhammadu Buhari rend son tablier en mai après deux mandats marqués par l’explosion de la pauvreté et de l’insécurité dans le pays le plus peuplé d’Afrique.