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Analyse. Quel est le rôle de l’IGAD dans la crise soudanaise ?

Le chef du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, a déclaré avoir donné son accord de principe pour participer à des négociations à Juba, la capitale du Soudan du Sud, à l’initiative de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), une organisation régionale qui réunit sept pays d’Afrique de l’Est dont le Soudan.

L’IGAD, qui regroupe Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et l’Ouganda, semble avoir réussi à arracher aux belligérants soudanais une prolongation de 72 heures de la trêve.

Mieux, les présidents du Soudan du Sud, du Kenya et de Djibouti œuvrent à améliorer les détails de l’initiative de l’IGAD en espérant l’arrivée prochaine à Juba de représentants des deux belligérants.

Pour le moment, seul Abdel Fattah Al-Burhan a donné son accord de principe pour des négociations avec son adversaire, Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti », qui dirige les Forces de soutien rapide (FSR) et qui est resté injoignable malgré les sollicitations de négociateurs de l’IGAD.

Mais qu’est-ce qui explique ce succès de l’IGAD dans l’obtention d’un cessez-le-feu dans un premier temps, avant d’inviter les belligérants à la table de négociation ?

Malgré son ambition fondamentalement économique visant à créer un fort bloc de prospérité en Afrique de l’Ouest, l’initiative serait pilotée par Israël, qui détient de gros intérêts stratégiques dans la région, avancent certains analystes.

En effet, Selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, le ministère israélien des affaires étrangères a proposé d’accueillir une «rencontre de réconciliation» entre les parties belligérantes au Soudan, dans le but de parvenir à un cessez-le-feu.
Le quotidien cite le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen : «Depuis le déclenchement des combats au Soudan, Israël s’efforce, par divers moyens, de parvenir à un cessez-le-feu». Depuis la reprise des relations diplomatiques, l’Etat hébreu avec Khartoum suite aux «accords d’Abraham», les Israéliens disposent des relais directs et indirects auprès des belligérants de deux camps.

 

 

Invisible dans l’état actuel des choses, l’État hébreu, par l’entremise de l’Éthiopie, exercerait une forte pression sur Abdel Fattah Al-Burhan et « Hemeti » pour les ramener à la table des négociations. Or, les deux belligérants ont exprimé à maintes reprises leur volonté de sauvegarder le bénéfices des accords d’Abraham qui ont permis au pays de sortir  de la liste des États soutenant le terrorisme et l’obtention d’aide financière.

Par ailleurs, cette initiative de l’IGAD est très mal perçue par l’Égypte, qui y voit un renforcement de l’Éthiopie qui pourrait continuer l’extension et le remplissage du Grand barrage du Nil (GERD) avec l’aval du Soudan.

 

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