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Le gouvernement sénégalais promet la fermeté avant le retour à Dakar de l’opposant Ousmane Sonko

Le gouvernement sénégalais a promis jeudi la fermeté contre toute tentative de troubles à l’ordre public, après que l’opposant Ousmane Sonko, menacé d’inéligibilité à la présidentielle de 2024, et poursuivi dans une affaire de « viols présumés » , a annoncé qu’il s’apprête à prendre la route pour Dakar à la tête d’un convoi populaire en provenance de la ville de Ziguinchor (sud).

« Quoi qu’il en coûte, l’ordre public sera maintenu », a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana.

« Nous ne laisserons personne, personne, troubler l’ordre public et la quiétude des Sénégalais », a ajouté le responsable sénégalais.

Après son procès pour viols tenu en son absence mardi dernier, et dont le verdict est prévu le 1er juin, Ousmane Sonko a déclaré mercredi depuis Ziguinchor son intention de rentrer à Dakar par la route et de transformer ces quelque 500 kilomètres de trajet en ce qu’il appelle « caravane de la liberté », pour mener « le combat final » contre le président Macky Sall.

« Qu’il veuille marcher sur Dakar, ce n’est pas un problème (…) s’il respecte les lois et les règlements », a dit M. Fofana.

Le porte-parole du gouvernement s’est demandé si Sonko ne cherchait pas ainsi à « se faire arrêter pour des questions politiques » afin d’éviter l’infamie d’une condamnation pénale « pour des histoires sordides » en allusion à sa condamnation récemment à une peine de 6 mois de prison avec sursis pour « diffamation » et « injures publiques » contre le ministre du tourisme, et son accusation par une ancienne employée d’un salon de beauté pour « viols » et menaces de mort »

Pour sa part, le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall estime que le procès contre Sonko pour « viols », qui a tenu en haleine l’opinion nationale et internationale pendant deux ans, s’est tenu dans de bonnes conditions.

D’après Ismaïla Madior Fall, malgré les insultes, les menaces et les tentatives de discrédit de la justice, le procès s’est tenu dans le respect des principes des normes standards qui régissent le procès équitable.

« Dans cette affaire, le juge d’instruction, je pense qu’il a clôturé son instruction et l’a renvoyé depuis janvier. Le procès ne s’est tenu qu’au mois de mai parce qu’il était question de respecter l’ensemble des droits qui étaient prévus pour l’accusé », a déclaré le ministre de la Justice lors de la cérémonie d’ouverture des journées du Notariat à Dakar.

« L’Etat a été debout, la justice a été forte malgré les insultes dont ils sont l’objet. Les magistrats ont compris quelle que soit l’hostilité de l’environnement quelle que soit les menaces et les injures, la justice doit fonctionner et la justice a bien fonctionné », a ajouté le ministre .

Mardi dernier, le procureur Abdou Karim Diop a requis la condamnation de Sonko à dix ans de réclusion pour viols, ou au minimum à cinq ans de prison pour « corruption de la jeunesse », ainsi qu’un an de prison pour les « menaces de mort » qu’il aurait proférées contre la plaignante Adji Sarr, 23 ans, employée du salon Sweet Beauté, basé à Dakar. La jeune femme a maintenu au procès que Sonko avait abusé d’elle – « cinq fois » – entre 2020 et début 2021 et l’avait menacée de mort si elle parlait.

Selon le procureur, Ndeye Khady Ndiaye, la propriétaire du salon où travaillait Adji Sarr, a confirmé que « Ousmane Sonko était un client régulier qui venait en cachant le visage ». Selon lui, « les faits de viol reprochés à Ousmane Sonko ne souffrent d’aucun doute ». De plus, il a été souligné que Sonko a catégoriquement refusé de se soumettre à un test ADN qui aurait pu apporter des éléments de clarification à la situation.

En 2021, l’interpellation de Sonko lors de son déplacement en cortège jusqu’au tribunal où il était convoqué, alors que l’affaire de viols présumés venait d’éclater, a contribué à déclencher plusieurs jours d’émeutes au Sénégal qui ont fait au moins une douzaine de morts.

Le gouvernement dément toute instrumentalisation de la justice et affirme qu’il s’agit d' »une affaire privée » entre deux citoyens sénégalais.

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