Afrique du Sud. Les défaillances sécuritaires à l’origine de l’incendie du Parlement (rapport)
L’incendie qui a ravagé en 2022 le siège de l’Assemblée nationale sud-africaine, situé dans la ville du Cap (1467 km de Pretoria), est le résultat de la négligence et des défaillances sécuritaires dans l’institution législative, a révélé un rapport d’enquête publié jeudi.
« L’incendie aurait pu être évité si des agents des services de protection parlementaire avaient été déployés », a déclaré le Secrétaire général du Parlement, Xolile George, qui a présenté les conclusions de l’enquête.
Pendant trois jours, les flammes ont fait rage dans le complexe parlementaire sud-africain vieux de 138 ans, réduisant en cendres des bureaux et causant l’effondrement de plusieurs plafonds.
Selon le rapport, si le Parlement n’a pas mis en congé son propre personnel de sécurité pendant la période des fêtes 2021/22, l’incendie qui a rasé l’Assemblée nationale n’aurait jamais eu lieu.
« Aucun agent de protection parlementaire n’était en service la nuit de l’incendie, car c’était un jour férié et personne ne surveillait les caméras de vidéosurveillance, dont certaines ne fonctionnaient pas », souligne le document.
Il relève également que la basse clôture périphérique du bâtiment a été signalée en 2004 comme un point de sécurité faible, mais elle n’a jamais été réparée.
Par ailleurs, le rapport note que les détecteurs de fumée ne fonctionnaient pas, alors que les panneaux d’alarme, les systèmes de notification d’urgence, les systèmes de gicleurs et la planification des itinéraires d’évacuation étaient inexistants.
Les autorités sud-africaines ont récemment fait savoir que, compte tenu de l’ampleur des dégâts, il faudrait une somme de 2 milliards de rands (plus de 100 millions de dollars) et une durée de 24 à 48 mois pour la reconstruction du Parlement.
Un homme âgé de 49 ans a été accusé d’avoir déclenché l’incendie. Après son arrestation, le mis en cause a dû subir une évaluation psychiatrique qui a révélé qu’il souffrait de schizophrénie paranoïde.
Le mis en cause fait face à des accusations d’effraction avec intention de vol, deux chefs d’accusation d’incendie criminel, possession d’un engin explosif et destruction d’une infrastructure publique essentielle. Plusieurs ONG et partis politiques ont estimé que le suspect est juste un bouc émissaire.